Bonjour, belle semaine à vous !
Comme dans la musique, la loi du marché du film est impitoyable ! La rentabilité avant tout ! Mais où se place l’Art dans tout cela ? Voici un édito intéressant que je viens de lire dans mon petit magazine cinéma d’Art et d’Essai :
Les films ne naissent pas égaux. Quelques-uns bénéficient de productions très importantes, d’autres, les plus nombreux, doivent « faire » avec des budgets modestes et quelques fois insuffisants. Pour beaucoup de réalisateurs, le plus dur c’est de trouver un producteur, pour le producteur de croire au projet et de convaincre les autres partenaires tels les COFOCA, les chaînes de télé, et pour les co-producteurs étrangers, d’entrer dans le montage financier. Il existe un sésame : l’avance sur recette du CNC. http://www.cnc.fr/Site/Template/Accueil.aspx?SELECTID=614&id=1
Cette somme allouée par la Commission dite d’avance sur recettes est bien souvent la clé qui ouvre aux réalisateurs et aux producteurs la porte des autres financements.
Ensuite, les films ne sont pas égaux au niveau de leur publicité, médiatisation et exposition dans les salles. Près de 6OO films sortent chaque année. Certains films ne trouvent jamais de distributeurs. Beaucoup ne bénéficient que d’un écho critique dans les journaux, pas d’affichage, ni de colonne Morris…
De nombreux films n’ont que 10 à 40 copies France ( voire 2 à 10 copies. La chance pour eux d’être tous montrés dès leurs dates officielles de sortie dans les salles est de ce fait matériellement impossible. Ils « sortent » donc sur des dates décalées ( de 3 semaines à 3 mois après la date de sortie officielle).
Les spectateurs cinéphiles repèrent dans la jungle des sorties nationales des films qui les intéressent le jour de leur sortie dans l’intention de les voir.
Chaque semaine sortent en France dix à quinze films dont les deux tiers sont manifestement des films Art et Essai.
Chaque semaine, beaucoup de cinéphiles salivent devant les titres qui ne sont pas forcément à l’affiche dans leur ciné favori. Il leur faudra attendre 3 semaines à 3 mois. Chaque nouvelle semaine, le désir du spectateur est capté par les nouveautés et le désir du film nouveau remplace le désir de la semaine précédente. Le consumérisme guette malheureusement tout un chacun.
Trois semaines et plus après la date de sortie d’un « petit film », l’oubli fait son œuvre.
Les CAMEO à Nancy et à Metz, comme le Mazarin à Aix-en-Provence, le Diagonal à Montpellier, le Métropole à Lille etc…ont constaté qu’il y a une perte de spectateurs de 50 à 70% dès lors qu’un film sort en décalé de 3 semaines à 3 mois après la date de sortie nationale.
Cela signifie que seuls les films dans l’actualité ou qui réussissent de part leur poids ( nombre de copies) culturel à rester dans l’actualité sont ceux que les spectateurs vont fréquenter en priorité. Les autres passent par la trappe de l’oubli. L’amnésie guette alors les cinéphiles. C’est dommage car ceux-ci passent de ce fait à côté de petits bijoux et d’intenses émotions culturelles.
Servez-vous du mensuel du Caméo et lisez les critiques affichées que diable !
- Le CAMEO -
Je ne sais pas si vous allez dans ce genre de cinéma. Mais je peux dire que c’est souvent la galère pour voir un film repéré. Les horaires sont parfois fantaisistes, justement dues à un nombre insuffisant de copies : une priorité, passer dans le plus de ville possible s…Combien de films j’ai regretté !…
Une visite dans la capitale et parfois le bonheur d’en retrouver un, même 1 an après leur sortie…
J’aime me rendre dans les petits cinémas des quartiers parisiens comme le cinéma « Art déco » St Lambert dans le 15ème qui a gardé un air des années 30…et découvrir par exemple un film mongol, attendrissant : « L’histoire du chameau qui pleure »…
Marie-Jo