Je ne sais pas si je vais pouvoir continuer à emmener mon chien gambader le long du lac de la forêt d'Orient.... D'abord parce qu'il court après tout ce qui a des ailes, et ensuite .....
Tranquilles, deux êtres longent le lac... cet immense étendue d'eau qui n'est autre que le réservoir Aube. En fait, ce sont trois lacs, le plus grand, le lac de la forêt d'orient,
ensuite le
lac du Temple,
et celui réservé aux bateaux à moteur, le lac d'Amance.
Imaginez...à gauche la forêt, ou l'on entend les coups de feu des
chasseurs, à l'affût de quelques gibiers. Au centre la route sinueuse qui longe la digue et à droite la digue, faite de gros cailloux et de ciment, sur laquelle quelques piétons affrontent le vent de l'hiver sous la bienveillance de quelques rayons d’un soleil timide. En bas de la digue, deux êtres longent le lac du Temple, vidé quelque peu de ses eaux, et laissant la flore envahir ces terres qui étaient encore inondées.
Deux êtres se promènent, dont un apprécie la liberté de gambader, de fureter dans les roseaux, de courir sur une terre sauvage, de suivre le vol des canards, de plonger avec plaisir dans cette eau si claire, mais un peu froide. Tout est tranquille, calme et serein. Je regarde mon chien, et ...stop ! Il se met en arrêt, sa patte avant droite levée, en attente devant une zone de roseaux, et reste là, immobile…
" Elyo, vient ici, laisse les oiseaux tranquilles ".
Les oiseaux ? Non, impossible, ils ne feraient pas bouger ces grands roseaux de la sorte. Une peur subite me traversa l’esprit, et si c’était un…….
" Elyo, Elyo, revient ! Allez, mon chien, vient ici ! Au pied ! Au pied ! Regarde, j’ai des gâteaux !!!!"
Mais, rien n’y fait, il reste là, aux aguets, surveillant ce que je redoute, et des visions me torturent l’esprit. Que va-t-il faire ?
Alors, dame courage se rapproche de la digue, y jette un coup d’œil furtif en se disant:" Je vais pouvoir grimper en haut de cette digue, quelques gros cailloux à escalader " !
Oui, mais, mon chien ! Je persiste dans mes appels, mais même mes gâteaux ne le tentent pas. Toujours en arrêt, sans aboyer, (heureusement !), attentif à cet étranger qui… subitement … décide de courir dans le sens opposé.
"Elyo, revient ! Ne le suis pas ! Allez revient mon chien ! Elyo, Elyo, reste là ! Au pied ! Au pied ! "
Mais que fait-il ? Il bondit !
"Elyo, revient !"
Mais non, il ne court pas après. Pas bête, non plus, mon chien ! Il va tout simplement vers la source des odeurs qui lui sont parvenues dans ces roseaux ! Il saute à droite, repart à gauche, remue à son tour ces hautes herbes, et enfin revient manger quelques gâteaux !
" Allez, je te mets la laisse maintenant ! Tu vois, plus loin, ce n’est que de l’herbe rase, et je te détacherais. Tu pourras de nouveau de mettre de la boue plein les pattes, mais pour l’instant, reste à côté de moi " .
" Au moins, s’il y a un sanglier, je le verrais…."pensais-je .
Je n’ai pas besoin de vous dire, que pour revenir, je l’ai attaché pour traverser cette "zone dangereuse", et nous avons escaladé la digue afin de rejoindre le calme chemin des piétons du dimanche. Cela m’a rappelé l’époque où j’escaladais les rochers de Toul An Ouch. Mais, il n’y avait pas de sanglier, juste le son de la mer qui grondait dans leurs entrailles !