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 Les billets d'Olivier de Xavier Grall

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Marie57
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Marie57


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MessageSujet: Les billets d'Olivier de Xavier Grall   Les billets d'Olivier de Xavier Grall Icon_minitimeVen 25 Aoû 2006 - 17:32

C’est à travers les récits de Xavier Grall que j’aie commencé à aimer la Bretagne….Parmi ses poètes et ses chanteurs…et puis l’envie irrésistible de connaître ce bout de terre et ses légendes. Rejoindre la fée Viviane dans la forêt de Brocéliande et même observer le terrible Ankou dans les profondeurs du lac de Brennilis, aux portes de l’enfer….( un jour, si cela vous intéresse, je vous raconterais « ma » Bretagne, mes promenades …)

Xavier Grall est un journaliste, poète et écrivain breton né le 22 juin 1930 à Landivisiau (Finistère) et mort le 11 décembre 1981 à Quimperlé (Finistère).
Son œuvre mystique magnifie la Bretagne. Xavier Grall « redevenait breton » lorsqu'il quittait Paris en 1973 pour retrouver la région de Pont-Aven, définitivement. Il exerça à La Vie catholique dont il fut le rédacteur en chef, au journal Le Monde, à l'hebdomadaire Témoignage Chrétien, au mensuel Bretagne.

A partir de 1966, il s’est consacré à son œuvre d’écrivain et de poète. Il était persuadé qu’il ne pouvait l’accomplir vraiment qu’en Bretagne, où il avait retrouvé ses racines. Cependant, chaque semaine, il envoyait à La Vie les billets auxquels tant de lecteurs étaient attachés….


LES BILLETS D’OLIVIER

Préface : Retrouvailles

Au printemps 1952, un jeune journaliste, tout juste sorti de l’école, rejoignait la rédaction de l’hebdomadaire La Vie. Timide et silencieux, il avait pourtant la carrure d’un coureur de grand large. Xavier Grall portait déjà en lui tous les vents de sa Bretagne natale.
Pendant trente ans, sa signature demeura fidèle au journal de ses débuts. Reportages, enquêtes, billets, chroniques : le champ d’action de Xavier Grall était vaste, tant il foisonnait d’idées sur tout ; Tant le monde entier, avec ses grands et ses petits, ses princes et ses pauvres, lui semblait un jardin où il apportait sa pierre. Ce qui, chez d’autres, n’aurait été que polyvalence pressée, grappillage de l’actualité, était chez lui rigueur parfaite et soif d’aller à la rencontre de l’inconnu, des inconnus. « Rompre la glace, briser le mur, franchir toutes les distances, fraterniser avec tout ce qui, sur la terre bien-aimée, bougeait, haletait, vivait, aimait », ainsi définissait-il son programme.
Au début des années 1970, les visites de Xavier Grall à la rédaction s’espacèrent. Une santé défaillante l’obligeait à modérer ses ardeurs de départ vers les bouts du monde. Il sentait aussi, pour lui, le temps venu d’aligner au propre, noir sur blanc, toute la poésie qu’il promenait en tête. Il désirait, surtout retrouver ses vents de Bretagne, entre bocage et Océan, bien à l’abri derrière une façade de granit et sous un toit d’ardoise : « Dites à la ville que je ne reviendrai pas… »
En 1974, Xavier Grall redevient donc citoyen de Bretagne, célébrant par l’écriture son bonheur d’avoir remonté la source, regagné ses racines, tout fier de se retrouver là planté, à Botzulan, entre l’océan et les landes. Il pouvait faire son œuvre, tranquille et serein….
….Chaque semaine, dans la Vie, entre 1972 et 1981, parut son billet. Chronique rédigée sans failles, jusqu’en décembre 1981, quelques jours avant sa mort.
Voici donc réunis eu un nouveau livre, les « Billets d’Olivier », écrits entre 1973 et 1977. Comme un bouquet. Comme des retrouvailles…Christian Troubé.

J’aime son écriture, elle me berce depuis tant d’années…C’est pour cette raison que je vais sûrement m’incruster Wink de temps à autres ici, en partageant avec vous quelques-uns de ces billets !

Marie-Jo
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Marie57
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Marie57


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MessageSujet: Re: Les billets d'Olivier de Xavier Grall   Les billets d'Olivier de Xavier Grall Icon_minitimeVen 25 Aoû 2006 - 17:37

ALAN

Il arrive parfois que la réussite artistique, le succès populaire soient la conséquence de la fidélité à soi-même.
Je vous parlerai aujourd’hui de ce fameux Alan, dit « Stivell », la source.
Ses sources, je les connais. Elles ressemblent à celles où je m’abreuve : sources magiques de Brocéliande, sources de la haute peine bretonne, sources irlandaises de l’amour et de la colère. Il n’avait pas vingt ans qu’il promenait déjà sa harpe dans les bourgs de chez moi. Et il lui arrivait de n’être pas entendu tant le trésor inouï de la poésie celtique se trouvait couvert par les ritournelles des minets parisiens.
Imperturbable, Alan continua de jeter la danse de ses doigts dans la forêt enchantée de ses cordes. Et les villes européennes, de Lille jusqu’à Munich, aujourd’hui le réclament. Et demain ce sera Memphis, San Francisco, New York. Je vous le dis : les cendres de nos pères frémissent de joie dans nos enclos sous les ifs. Car ces chansons, ce sont celles-là même qu’ils entonnaient sous leurs chapeaux noirs, sur l’éclatante broderie des genêts en fleurs. Peuple communautaire s’il en fût, peuple allègre, peuple de la fête…
J’entends le sol frémir sous la cadence des villages dansant. Sonne mon granit, résonne jusque dans les grandes villes de partout. America ! Sur la bombarde et la harpe de Stivell, c’est la très vieille et très jeune Armorique qui va rythmer tes pas. Ca doit être ça l’éternel retour…
Va ton chemin…Alan…Ta musique rimbaldienne, je vais te le dire, me fait penser à ces phrases de la Saison : « Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie […]. J’ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. »
Alan, feu des landes, tra-la-lé-lano…

X. Grall
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Marie57
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MessageSujet: Re: Les billets d'Olivier de Xavier Grall   Les billets d'Olivier de Xavier Grall Icon_minitimeVen 25 Aoû 2006 - 17:40

LE RETOUR

Elle est là. Elle va d’objet en objet, de souvenir en souvenir. Elle est là, marchant tout lentement dans son espace familier et dans le temps de sa vie. Elle est là et elle me parle des jours enfuis, et de son enfance à Ploudiry, des fermes de son parentage, et des joies et des fêtes du Roc’h Glaz, au Mescoat. Ma mère…
Elle est là. Et je l’imagine petite fille, vive, espiègle, faisant des niches à ses sœurs et à ses cousins dans ces demeures qui fleuraient le froment et le lait. Elle est là secouant une mémoire rebelle, m’entretenant de son père avec un amour et une fidélité qui me ravissent. Mes filles, quand je ne serai plus, parlerez-vous de moi ainsi, avec cette ferveur… !
Elle est là, parfois dénonçant les cruautés et les traîtrises du vieil âge, parfois se résignant à voir tomber la nuit. Quatre-vingt-quatre ans, ça compte. Et dix enfants et quinze arrière-petits-enfants : un clan biblique, n’est-ce pas, un peuple.
Elle est là, retrouvant parfois ses habitudes de régente, reine et mère d’un royaume dispersé, taquinant ma femme pour un fauteuil qui s’effondre, pour un tilleul qui ne vient pas assez vite, et surveillant encore derrière un tricot nerveusement échafaudé, mes coups de téléphone, mes sorties, mes conversations avec des amis. « Qui c’est celui-là ? » Ou encore « Tu ne rentreras pas trop tard, hein ? » Et l’on prétend dans ma famille qu’elle est le seul être au monde avec lequel je manifeste de la patience.
Elle est là, oubliant déjà qu’elle fut en traitement à Roscoff pendant six mois. Elle est là, comme éternelle, âme et vigile de la vieille maison, témoin de cent vies disparues, distribuant aux prêtres des messes pour ceux qui s’en viendront plus, s’enfonçant dans de longs, d’interminables silences.
Elle est là. Et je veille…

Xavier Grall
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MessageSujet: Re: Les billets d'Olivier de Xavier Grall   Les billets d'Olivier de Xavier Grall Icon_minitimeVen 25 Aoû 2006 - 17:52

LE GRENIER

C’est le domaine d’Elisa, la chatte. Elle y dort, elle y veille, elle y danse. C’est notre grenier.
On y chercherait en vain les grains et les semences de naguère. Mais on y trouve toujours les inutilités charmantes, les bricoles désuètes, les meubles brisés, les vêtements de brocante. En fait, le grenier est la mémoire d’une demeure. Et que serait une demeure sans souvenirs ?
Je monte parfois là-haut, et je navigue dans mon passé. J’ai toujours aimé les greniers. J’ai toujours aimé l’histoire. Là, sous les charpentes où s’aventurent les moineaux, tout près du ciel se trouvent mes mémoires d’outre-tombe. Les journaux où j’ai collaboré côtoient les berceaux de mes filles. Et les choses vieilles s’entretiennent avec les choses enfantines. Je rêve souvent d’y installer mon bureau. Et de forger mon avenir au royaume des temps anciens.
Ce sont des temps de musique. Ce grenier est sensible comme un coffre de violoncelle. Dès que se lèvent les vents, il émet chansons et symphonies. Des chansons bonnes, des symphonies fantastiques selon l’orientation du souffle. Au piano des solives, la plainte du vent de mer. A l’archet du faîtage, le gémissement lancinant des mauvais suroîts. Et faut-il parler de ces bruits plus inquiétants encore entendus une nuit d’hiver ? d’abord pareils à des pas d’homme, ensuite pareils à ceux d’une scie obstinée. « Un rat », a dit ma femme. C’est depuis ces temps-là que nous avons confié le royaume à la garde d’Elisa. Elle y remplit merveilleusement son office, notre chasseresse ! Nul rongeur, nulle bête maléfique n’ose affronter cette sentinelle farouche. Il arrive même que des oiseaux trop désinvoltes y perdent de leur vie sous ses cruelles griffes.
Tel est mon grenier. C’est dans une pièce semblable que Rimbaud écrivit son œuvre splendide. Il en connaissait toute la musique….

Xavier Grall

Voilà, en attendant la suite de ces petites chroniques….si vous le désirez bien sûr !…. bounce

wavey

Marie-Jo
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MessageSujet: Re: Les billets d'Olivier de Xavier Grall   Les billets d'Olivier de Xavier Grall Icon_minitimeMer 30 Aoû 2006 - 14:35

Bonjour,

Un petit coucou rapide…Ces jours-ci, je suis un peu bousculée par le temps…et par certaines contraintes…

Je trouve toujours cela terrible de vouloir effacer la mémoire d’une langue, la mémoire de tout un peuple. Dans le monde, combien y a –t-il de langues ou de dialectes qui ont disparus ?
C’est bien que des gens luttent pour sauvegarder ce patrimoine humanitaire et culturel. Mais je trouve qu’il y a encore du chemin à faire lorsque l’on voit les difficultés des écoles comme Diwan.

Le breton est une langue indo-européenne parlée depuis plus de 1500 ans. C’est une langue celtique spécifique à la Bretagne dont les premiers écrits remontent au IXème siècle. Aujourd’hui 270.000 personnes parlent le breton au quotidien.

L’absence de statut légal et l’exclusion quasi totale de la langue de la vie publique et de l’école jusqu'à très récemment ont conduit à un arrêt de la transmission familiale du breton à partir des années 50. C’est pourquoi l’UNESCO classe le breton parmi les langues en danger sérieux d’extinction.

http://ofis-bzh.org/fr/langue_bretonne/index.php


Comment parlait de Xavier Grall sans mentionner son ami le barde breton : Glenmor ?

Glenmor, de son vrai nom Milig ar Skañv est un auteur-compositeur-interprète breton engagé.
C'est le 25 juin 1931 qu'il voit le jour, à Maël-Carhaix (dans le centre de la Bretagne). Pour la scène, il abandonne son patronyme Milig ar Skañv ( Emile Le Scanff) pour le nom qui le rendra populaire : Glenmor(« terre-mer » en breton).
Il est licencié en philosophie. Il était lié d'amitié avec Jacques Brel, à leurs débuts, lequel composa en son souvenir la chanson « Le Moribond » : « Adieu l'Émile je t'aimais bien... »
Sa carrière commence en 1958. En 1959, il donne son premier concert à Paris, devant quelques rares inconditionnels et produit, à compte d'auteur, son premier disque "Glenmor à la Mutualité". Il signera chez plusieurs maisons de disques et enchaînera album sur album.
Artiste engagé du nationalisme breton, Glenmor compose le Kan bale lu poblek Breizh (renommé Kan Bale an A.R.B.) ("Chant de marche de l'Armée révolutionnaire bretonne). Hymne très connu des bretons :

http://www.glenmor.net/toniou/kanbaleanarb.mp3

http://www.glenmor.net/texte_kan_bale_an_arb.php

http://www.glenmor.net/association.php

http://www.glenmor.net/glenmor_hlb.php


Avec ses amis Alain Guel et Xavier Grall il est partie prenante de la fondation des Editions KELENN où il publie en 1968 Le livre des chansons en même temps que Xavier Grall y publiait « Barde imaginé » puis « La fête de la nuit » (1972) ouvrage dans lequel Glenmor est le personnage principal, sous les traits du barde "Arzel". Au début des années 1970 il fonde avec les mêmes Xavier Grall et Alain Guel le journal nationaliste breton : La Nation bretonne.
Malgré sa popularité Glenmor est censuré par les médias, une circulaire du ministère de l'intérieur affirme: "Diffuser Glenmor sur les ondes nationales est une position politique condamnée par la Constitution ".
Glenmor rétorque: "Au nom de quel genre de démocratie dois-je assister impuissant à la mort d'une langue et d'une culture ? "
En 1990, il décide de mettre fin à sa carrière artistique pour se consacrer à l'écriture. Il est décoré de l'ordre de l'Hermine en 1990. La maladie l'emportera six ans plus tard, le 18 juin 1996. Plusieurs milliers de personnes le saluent lors de ses obsèques à Maël-Carhaix.
A Lanester, la municipalité donne son nom à une rue. En 2001, la Ville de Carhaix a nommé Espace Glenmor sa nouvelle salle de spectacle….

Moi, j’ai eu l’immense bonheur de le rencontrer trois fois sur scène….

A bientôt, wavey

Marie-Jo
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cicise
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MessageSujet: Re: Les billets d'Olivier de Xavier Grall   Les billets d'Olivier de Xavier Grall Icon_minitimeMer 30 Aoû 2006 - 18:30

Citation :
Je trouve toujours cela terrible de vouloir effacer la mémoire d’une langue, la mémoire de tout un peuple. Dans le monde, combien y a –t-il de langues ou de dialectes qui ont disparus ?

J'avais écrit et effacé (accidentellement, je voulais éditer Rolling Eyes )
une réflexion à ce sujet.

Le breton est sérieusement en voie de disparition.

A l'école, il était interdit aux enfants de parler breton... même lors des récréations, car ils avaient des punitions, dès les années 1920.
Donc les personnes de cette génération parlent breton entre elles, leurs enfants comprennent et certains le parlent un peu mais ne l'écrivent pas et leurs petits enfants.... ne le comprennent même plus...

Pour faire des comparaisons entre certains mots
http://www.gwalarn.org/brezhoneg/yezh/kinnig.html#situons


Les langues ne meurent pas toutes seules...
"Ainsi disparaitront insensiblement les jargons locaux, les patois de six millions de Français qui ne parlent pas la langue nationale car, je ne puis trop le répéter, il est plus important qu'on ne pense en politique d'extirper cette diversité d'idiomes grossiers qui prolongent l'enfance de la raison et la vieillesse des préjugés."
Abbé Grégoire devant le Comité de l'Instruction Publique, 20 septembre 1793.
"Nul acte public ne pourra, dans quelque partie que ce soit du territoire de la République, être écrit qu'en langue française"
Loi du 2 thermidor an II (20 juillet 1794)

"Dans toutes les parties de la République, l'instruction ne se fait qu'en langue française"
Décret du 30 vendémiaire an II (17 novembre 1794) (l'emploi du présent a valeur d'obligation)

Il faut "par tous les moyens possibles, favoriser l'appauvrissement, la corruption du breton, jusqu'au point où, d'une commune à l'autre, on ne puisse pas s'entendre [...] Car alors la nécessité de communication obligera le paysan d'apprendre le français. Il faut absolument détruire le langage breton"
Lettres des préfets des Côtes-du-Nord et du Finistère à M. de Montalivet, ministre de l'Instruction Publique, 1831)

"Multiplions les écoles, créons pour l'amélioration morale de la race humaine quelques unes de ces primes que nous réservons aux chevaux; faisons que le clergé nous seconde en n'accordant la première communion qu'aux seuls enfants qui parleront le français..."
Auguste Romieu, sous-préfet de Quimperlé, 1831

"Surtout rappelez-vous, messieurs, que vous n'êtes établis que pour tuer la langue bretonne"
Propos d'un sous-préfet du Finistère aux instituteurs, 1845

C'est en breton que l'on enseigne généralement le catéchisme et les prières. C'est un mal. Nos écoles dans la Basse-Bretagne ont particulièrement pour objet de substituer la langue française au breton..."
Lettre du préfet des Côtes-du-Nord à l'évêque de St Brieuc, 21 novembre 1846

"Un principe qui ne saurait jamais fléchir: pas un mot de breton en classe ni dans la cour de récréation"
M. Dosimont, inspecteur d'académie, 1897

"Pour l'unité linguistique de la France, il faut que la langue bretonne disparaisse"
A. de Monzie, ministre de l'Instruction Publique, à l'inauguration du Pavillon de la Bretagne à l'Exposition Universelle le 19 juillet 1925

"Il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales dans une France qui doit marquer l'Europe de son sceau".
Georges Pompidou à Sarre-Union, 1972

"Il s'agit de savoir si un enseignement généralisé d'une langue régionale durant toute la scolarité secondaire a un caractère de nécessité, voire d'utilité, compte tenu de ses conséquences possibles sur l'équilibre général des enseignements, l'apprentissage des langues vivantes, la pratique correcte de la langue française"
M. Fontanet, ministre de l'Education Nationale, 1973

"Je rends hommage à l'école laïque et républicaine qui a souvent imposé le français avec beaucoup d'autorité - il fallait le faire - contre toutes les forces d'obscurantisme social, voire religieux, qui se manifestaient à l'époque. Je suis également heureux que la télévision ait été un facteur d'unification linguistique. Il est temps que nous soyons français par la langue. S'il faut apprendre une autre langue à nos enfants, ne leur faisons pas perdre leur temps avec des dialectes qu'ils ne parleront jamais que dans leur village: enseignons-leur le plus tôt possible une langue internationale!"
R. Pandraud, extraits des débats sur l'Europe de Maastricht, 13 mai 1992

"Les langues régionales ont sans doute leur place à l'école comme l'enseignement de n'importe quelle langue ou discipline, mais le bilinguisme en langue régionale est incompatible avec les principes de fonctionnement de l'Ecole Publique. Il privilégie la culture et la langue d'une communauté alors que le rôle de l'école publique est de privilégier la culture et la langue françaises dans un objectif de cohésion sociale."
D. Gauchon, inspecteur de l'Education Nationale, mai 1997


Et maintenant
En attendant savez-vous que:
1951 C'est la loi Deixonne (11/01/1951) sur "l'enseignement des langues et dialectes locaux" qui permit d'enseigner le breton dans le primaire et le secondaire et d'avoir une épreuve de breton facultative au baccalauréat.
1971 Il faudra attendre 20 ans pour que cette note ne serve pas seulement pour l'obtention d'une mention au Bac mais pour qu'elle soit prise en compte pour l'admission
1977 C'est en 1977 que s'ouvre à Lampaul-Ploudalmézeau, la première école DIWAN
1982 La LICENCE de breton a été créée à Rennes en 1981 et à Brest en 1982.
1985 Le CAPES de breton a été créé en 1985.
1985 Le ministre de la Culture accepte le principe d'une signalisation bilingue.
1989 Mais il faudra attendre 1989 pour que soit créé le DEUG de breton.
1994 Le Parlement européen adopte une "résolution sur les minorités linguistiques et culturelles dans l'Union européenne" le 09/02/1994 qui estime que "les langues et cultures moins répandues devraient [...] bénéficier dans les Etats-membres d'un statut légal approprié.
2000 TV BREIZH: Lancement de la première télévision régionale le 01/09/2000. (via canalsatellite ou tps)


Le breton n'était pas le même partout, maintenant réunifié sous le terme "breton moderne" celui des écoles DIWAN.
Le Breton moderne
En 1908 eu lieu la première unification orthographique, celle des 3 dialectes de Cornouaille, Leon et Tregor (KLT), alors que le Vannetais conservait sa graphie.
En 1941 eu lieu une deuxième unification orthographique avec les Vannetais (KLTG). Cette orthographe unifiée est celle qui est aujourd'hui adoptée par la grande majorité des publications et des enseignants de breton. Elle est caractérisée par l'emploi, du zh, dans Breizh et brezhoneg par exemple.

ET POUR L'APPRENDRE monkey monkey
http://www.gwalarn.org/brezhoneg/yezh/kinnig.html

De quoi me passer le temps, batman batman
C'est vraiment long les vacances geek

J'ai vu un reportage sur des papous qui sont encore isolés par des montagnes, par la jungle, mais ces peuples seront surement décimés un jour.
Ceci n'a rien à voir avec les bretons, et je pense que c'est encore plus pénible, car ces gens là, c'est leur vie que l'on va leur prendre et non pas leur langage.
On va les anéantir...
Comment voulez-vous qu'ils survivent dans notre monde civilisé ? Ils ne s'y feront jamais . Thumb down
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