Le style et la voix de Tim Buckley me touchent beaucoup ! …Quant à moi, vous l’aurez deviné, je suis ravie d’avoir découvert ce chanteur !
En fait, j’aime bien écouter les « songwriter » américains…anglais…australiens… et leurs ballades…
En parlant de ces chanteurs aux destins tragiques, un autre songwriter…dont je viens de découvrir l’histoire….Juste un petit aparté ( quoique
!) pour Nick Drake…je trouverais dommage qu’on passe à côté de ce chanteur!
Pourquoi vous parlez maintenant d'un drôle de jeune homme triste, dormeur au monde vulgaire, et qui a refusé de se réveiller un 25 novembre 1974.
Près de lui, des boîtes d’antidépresseurs de Tryptisol, le « mythe de Sisyphe » de Camus ouvert, un concerto brandebourgeois de Bach, à vide sur le pick-up. Certainement encore dans sa tête avant qu’elle ne se vide des images de Françoise Hardy qu’il aimait et qui s’émerveillait de « cet ami venu des nuages », et les odeurs de sa vie en péniche sur les bords de la Seine.
Mort comme il a vécu, dans un étrange sourire, sans ce poids vital des révoltes, non, tout au plus, une indifférence polie. Il venait de retrouvait sa chambre d’enfant et sans doute son enfance. Il était revenu à Tanworth-in-Arden, chez ses parents comme pour leur laisser son enveloppe charnelle, lui déjà en route vers les étoiles. L’étrange homme pâle se retirait doucement.
Nick Drake s'est effacé du monde, l'a-t-il réellement foulé? Quelques témoins l’affirment, des traces sonores ont été déposées. Par lui, par son double astral?
Parmi ses pièces à conviction demeurent quatre disques. Mais ces météorites étranges n'ont pas fini de vous tordre le cœur de tendresse feutrée, de vertige du vide qui s'avance« Five leaves left » disque étrange, d'ailleurs, d'un ailleurs où vivrait la folie douce de Hölderlin, et des statues de pierre pleines de mousses
Mélodies d'un souffle, à peine murmurées, incantatoires. Et l’on est pris à l'âme. Pourtant, les paroles semblent bien douces, la musique bien simple.
Pourtant quelque chose de l'autre côté des miroirs vous a saisi, vous ne vous en remettrez pas comme après la lecture du Grand Meaulnes.
« Bryter Layter », première et dernière tentative d'être au monde avec ses apparats nécessaires (arrangements, orchestre de Cale) mais tout à fait décalé « à côté de ses pompes ».
Ce disque dégage un profond malaise. Une bouteille à la mer vers les autres, mais la bouteille s'est voulue vide. Ce disque se veut heureux, la notion du bonheur chez Nick fait alors froid dans le dos. « Pink Moon » le dernier disque jeté dans la boîte aux lettres de sa compagnie d'enregistrement qui crut à une simple maquette devant cet objet extra- planétaire, sans rien, si ce n'est ce chant de l'âme nue totalement désespérée, et appelant infiniment doucement le vide pour tout effacer.
Ce disque est un morceau de basalte noir dans le jardin de la musique, par sa puissance d'autodestruction, d'introspection, de mysticisme aussi, car s'est-on plus approché d'une âme qui souffre? Plus de nappes d’orchestration, de cordes romantiques, non la nudité absolue du désespoir. Il constatera après « " Je n'ai plus rien à dire ". Ce disque très court est un autisme qui nous hèle. Il sera fait en deux nuits dans un studio désert, en une seule prise. Seule sa guitare et quelques touches de piano l’accompagnent. Les textes avaient été écrits tout seul dans une chambre, abandonné.
Cette lune rose est maléfique, et éclaire presque impudiquement la mise au tombeau d’un homme qui ne croit plus en rien.
« Time of No reply » drôle d'objet posthume, arrivé en 1984, fait d'inédits, de maquettes, de chutes, de tentatives, pour approcher la clarté où l'on se dissout.
Nick Drake était voué à la disparition, au vertige, au souvenir secret de quelques- uns. Et voilà qu'un coffret très bien présenté de ces 4 compacts nous rend ce mythe ce chant d'ailleurs Écoutez le « Sad Young Man » Nick Drake et sa désespérance, à odeur de lilas, vous touchera pour longtemps, rendant bien cabotine celles des Lou Reed, et autres ténébreux qui ont su toujours mettre un garde-fou entre le vide et eux.
Nick Drake lui n'aura pas une décoration d’un quelconque ministre de la culture, il ne sera pas anobli, et sa musique ne la mendie pas. et du haut de ses éternels 26 ans, il est enfin le voyeur du vide.
Know that I love you
Know I don't care
Know that I see you
Know I'm not there ».
So long, Nick. Là où tu es tu es bien. Plus de dix ans après ce texte, on peut découvrir une nouvelle actualité de Nick Drake (Sacd Treasury, album d‘inédits Made to love magic), articles de journaux (Télérama !). Sa mort n’avait pas provoqué la moindre vaguelette dans aucun milieu musical ou pas. Maintenant un véritable culte s’installe, presque mortifère et l’on s’arrache les reliques, cherchant encore des morceaux de la vraie croix. Il sort de cet anonymat de légende pour rejoindre avec sa voix diaphane d’ange de passage, il rejoint le malaise existentiel d e notre époque. Son intensité voilée, sa mélancolie à couper au couteau, sa solitude palpable font de sa musique une musique fantôme qui nous hante encore plus. Une atmosphère de douce brume mystique s’élève de ses chansons qui sont devenus la consolation d’un monde fissuré. Les paroles désabusées, la beauté de son jeu de guitare le rendent intemporel.
Il reste ce funambule décrochant la lune, ce doux jeune homme enveloppé dans la tristesse comme un manteau. Son pâle sourire volette comme les anges mystérieux qui vous demandent de lire sur leurs lèvres ce qu’ils n’ont pas le droit de dire. Sorte de petit prince de Hombourg, il rêve à mi-voix du haut des remparts de ses songes. La fumée de ses cigarettes faisaient une clairière de brouillard dans laquelle il se cachait. Quelques voiles se lèvent sur sa vie et l’on apprend qu’il courait presque assez vite pour rattraper le vent, éminent sportif, qu’il adorait la musique baroque, Bach surtout, Miles Davis, la musique indienne.
Ses études de lettres à Cambridge abandonnées en dernière année, le poussaient vers la poésie. On saura même qu’il était né à Rangoon en Birmanie ! Il avait aussi après le piano et le saxo plongeait dans les arcanes techniques de la guitare pour se forger un style personnel et complexe, qui font de ses partitions la hantise des guitaristes en herbe. Dans l’univers tumultueux où hurlaient les notes saturées des Rolling Stones sa petite musique de province ne pouvait être entendue. Son échec fut immense, il n’aura aucun public et il se replia encore plus sur lui-même. Ce qui le rendit indifférent aux ambiances de son époque et il pourra devenir cet ovni sonore qui nous fascine.
Ses derniers dix-huit mois, il se laisse couler dans le dénuement, roulant sans cesse de nuit en voiture pour s’arrêter faute d’essence, faute de sens. Apparaissant, disparaissant au gré de ses douleurs, ne parlant plus, n’écrivant presque plus rien. Elle le sera plus tard quand des gens touchés par cette grâce se la passeront comme amulettes contre la laideur du temps. Solitaire, très introvertie, il fit de sa sauvagerie une maison dans laquelle il vécut. "J'étais né pour n'aimer personne, personne pour m'aimer. Seulement le vent dans les longues herbes vertes."
Il semblait un Lord Byron décadent, marchant dans l’éther vague de ses contemporains, lui l’intemporel. Le temps flotte autour de ses chansons, sa poésie d’un autre temps exige le recueillement, sa voix vous entraîne au fond de l’eau. La fascination incantatoire de Nick Drake vient de ses mélodies fraîches comme l’aube, vertigineuses aussi. Ses chansons sont des fils lancés d’étoile en étoile et il danse dessus, à deux doigts de tomber à chaque fois. Cette sérénité et ce déséquilibre à la fois le rendent proche et lointain comme un trapéziste du vide et du vertige. Un enchantement des simples coule de sa musique dépouillée.
So long, Nick. Là où tu es tu es bien. Plus de dix ans après ce texte, on peut découvrir une nouvelle actualité de Nick Drake (Sacd Treasury, album d‘inédits Made to love magic), articles de journaux (Télérama !). Sa mort n’avait pas provoqué la moindre vaguelette dans aucun milieu musical ou pas. Maintenant un véritable culte s’installe, presque mortifère et l’on s’arrache les reliques, cherchant encore des morceaux de la vraie croix. Il sort de cet anonymat de légende pour rejoindre avec sa voix diaphane d’ange de passage, il rejoint le malaise existentiel d e notre époque. Son intensité voilée, sa mélancolie à couper au couteau, sa solitude palpable font de sa musique une musique fantôme qui nous hante encore plus. Une atmosphère de douce brume mystique s’élève de ses chansons qui sont devenus la consolation d’un monde fissuré. Les paroles désabusées, la beauté de son jeu de guitare le rendent intemporel.
Il reste ce funambule décrochant la lune, ce doux jeune homme enveloppé dans la tristesse comme un manteau. Son pâle sourire volete comme les anges mystérieux qui vous demandent de lire sur leurs lèvres ce qu’ils n’ont pas le droit de dire. Sorte de petit prince de Hombourg, il rêve à mi-voix du haut des remparts de ses songes. La fumée de ses cigarettes faisaient une clairière de brouillard dans laquelle il se cachait. Quelques voiles se lèvent sur sa vie et l’on apprend qu’il courait presque assez vite pour rattraper le vent, éminent sportif, qu’il adorait la musique baroque, Bach surtout, Miles Davis, la musique indienne.
Ses études de lettres à Cambridge abandonnées en dernière année, le poussaient vers la poésie. On saura même qu’il était né à Rangoon en Birmanie ! Il avait aussi après le piano et le saxo plongeait dans les arcanes techniques de la guitare pour se forger un style personnel et complexe, qui font de ses partitions la hantise des guitaristes en herbe. Dans l’univers tumultueux où hurlaient les notes saturées des Rolling Stones sa petite musique de province ne pouvait être entendue. Son échec fut immense, il n’aura aucun public et il se replia encore plus sur lui-même. Ce qui le rendit indifférent aux ambiances de son époque et il pourra devenir cet ovni sonore qui nous fascine.
Ses derniers dix-huit mois, il se laisse couler dans le dénuement, roulant sans cesse de nuit en voiture pour s’arrêter faute d’essence, faute de sens. Apparaissant, disparaissant au gré de ses douleurs, ne parlant plus, n’écrivant presque plus rien. Elle le sera plus tard quand des gens touchés par cette grâce se la passeront comme amulettes contre la laideur du temps. Solitaire, très introvertie, il fit de sa sauvagerie une maison dans laquelle il vécut. "J'étais né pour n'aimer personne, personne pour m'aimer. Seulement le vent dans les longues herbes vertes."
Il semblait un Lord Byron décadent, marchant dans l’éther vague de ses contemporains, lui l’intemporel. Le temps flotte autour de ses chansons, sa poésie d’un autre temps exige le recueillement, sa voix vous entraîne au fond de l’eau. La fascination incantatoire de Nick Drake vient de ses mélodies fraîches comme l’aube, vertigineuses aussi.Ses chansons sont des fils lancés d’étoile en étoile et il danse dessus, à deux doigts de tomber à chaque fois. Cette sérénité et ce déséquilibre à la fois le rendent proche et lointain comme un trapéziste du vide et du vertige. Un enchantement des simples coule de sa musique dépouillée.
Blues de la peau mise à nu. Musique d’une infinie douceur qui vient mourir translucide aux rivages de nos oreilles. La musique de Nick Drake est une musique qui hante comme un éternel automne. Un ange passe et n’est pas repassé….
Vous trouverez ce texte avec photos et quelques paroles de ses chansons sur ce lien :
http://www.espritsnomades.com/nickdrake.html
Un petit montage sur l’une de ses chansons : https://www.youtube.com/watch?v=llHgn7CeADY&search=nick drake
Amazon.fr:
http://www.amazon.fr/Five-Leaves-Left-Nick-Drake/dp/B000026FOA/sr=1-1/qid=1157564549/ref=sr_1_1/403-5687663-3968461?ie=UTF8&s=music
Avez-vous l’âme mélancolique ? Sincèrement j’aime certains aspects de la mélancolie, sa profondeur intérieure…Mais, les mélancoliques sont des personnes assez solitaires. Moi, je ne pourrais pas vivre sans personnes autour de moi et surtout sans joie et sans gaieté…O mélancolia, comme tu malmènes parfois la vie!
pour la longueur du texte!
Marie-Jo