Bret Easton Ellis, "Moins que zéro" et autres

Moins que zéro est l'histoire d'une jeunesse californienne dans les années 80...des jeunes de milieux aisés que les parents n'ont plus le temps d'éduquer parce que trop préoccupés par leur carrière, des jeunes livrés à eux mêmes et trop vite confrontés au sexe et à la drogue.
Clay, dix huit ans, étudiant dans une université de la Côte Est des US, rentre chez lui pour les vacances de Noël. Désoeuvré, il retrouve ses amis du lycée ,tous au volant de voitures de luxe...ils errent dans les rues de Los Angeles, allant de fêtes en fêtes dans des villas désertées par le monde des adultes. Leur existence est monotone, sans but précis. Leurs discussions sont souvent incohérentes...Clay , de moins en moins à l'aise, retrouve son ami Julian sans parvenir à recréer le contact d'antan...ils sont tous défoncés à la cocaïne, à l'héroine...

Bret Easton Ellis écrit ce livre en 1985 alors qu'il n'a que 20 ans...

Ses références, il ne faut pas les chercher en littérature mais plutôt du côté du rock, ce reflet cliquant de notre époque, Ellis est spontané, violent et son expression dépouillée. Le roman des années 80 est né.

Ellis mentionne certains groupes écoutés à cette époque...comme les Eagles avec New kid in town ou encore Fleetwood Mac ( ma jeunesse )

Les Eagles qui sont aussi connus pour Hotel California.... c'est toi , Mimi, qui en avait parlé une fois...


Ce roman, acclamé par la critique, a été porté à l'écran en 1987 par Marek Kanievska avec Andrew Mc Carthy, Jami Gertz, Robert Downey Jr et James Spader...j'ai vu ce film à l'époque sans en connaître l'auteur...une sensation de vide m'avait alors envahie...



Ce film, et le roman , ne donne pas envie de se droguer...il peint plutôt des personnages en rupture...




Bret Easton Ellis est né en 1964 à Los Angeles et vit aujourd'hui à New York. Son premier roman Moins que zéro est considéré comme un chef d'oeuvre et comparé à L'attrape coeur de Salinger. Il a depuis publié d'autres romans comme Les lois de l'attraction, Zombies, American Psycho, Glamorama, Luna Park....

j'ai dévoré American Psycho.... il y a quelques années.....
je me suis toujours demandé lequel des 2 Bateman était le plus détestable... le golden boy ou le psychopathe... Le psychopathe lui au moins est honnete avec lui-même ... il ne triche pas... il laisse enfin aller sa passion pour la musique et le reste....il est sincère... il ne se force pas...
biensûr l'allégorie est osée et cruelle.... s'il faut devenir un psychopathe serial killer pour enfin faire la paix avec soi-même on est mal barré...mais j'ai aimé cette idée implicite dans le livre... cette notion de fuite en avant... ce sentiment que quoi qu'il arrive, il faut continuer....

Et puis cette sensation de dépersonnalisation et de déréalisation si chère à nos amis psychiatres... dépeinte ici avec tant de simplicité... Ce talent d'écriture chez Ellis que j'ai retrouvé dans Naked Lunch de Burroughs.... mais pour décrire une autre forme de psychose....

bref....je vais me décider à lire Moins Que Zéro.....

MOINS QUE ZERO

Je l'ai fini hier...
tard... le genre de livre qui se lit la nuit ....

j'ai dévoré ce bouquin...
Au fur et à mesure des pages, je suis devenue Clay... curieusement passive et fascinée... presque détachée de ce monde ... mais totalement incapable de détourner les yeux du spectacle....

J'ai d'abord pensé à un zoo...
un petit monde vivant en vase clos...
d'auto satisfaction superficielle...

Je me suis demandé où aller....
je me suis dis que nous allions rapidement tourner en rond de partie en partie, de ligne de coke en ligne de coke....
J'ai d'abord pensé arrêté de lire....
mais il était trop tard....
Après quelques pages, j'étais devenue accro de ce style libre et direct...
accro de ce type qui comme toujours utilise la musique pour exprimer ce qu'il ressent....
Accro surtout de ce microcosme...
fascinant et repoussant....
on lit un peu comme on regarde un réality show... par fascination perverse....
on veut savoir si il va y avoir pire à la page suivante...


Car si Clay s'enfonce dans l'horreur d'un monde sans véritable référence ni limite, on s'y enfonce avec lui.....
Une phrase qui résume le livre est celle de Rip le dealer de Clay à propos d'une ado de 12 ans qu'il séquestre drogue et viole avec ses amis...
Clay qui commence à être ébranlé par tout ce qu'il vit depuis son retour à Los Angeles lui dit alors un truc du genre : "c'est pas légal...."
et là Rip lui répond:
"Je peux le faire puisque j'en ai envie..."

Voilà probablement le vrai thème du livre...
que peut-on réellement faire dans la vie...
Que devient une génération qui n'a pas de repère
Que va devenir cette génération perdue si chère à Coupland héritière directe de la non moins désespérée Beat generation?

Autre leitmotiv du livre " Disparaitre ici..."

Cette jeunesse dorée californienne des années 80 m'a fait penser à la décadence de Rome..... avec une once de Sodome et Gomorrhe....
On ne leur a jamais montré les limites....
leur parents sont aussi superficiels et dépravés qu'eux....
Ils sont à deux cent à l'heure sur une autoroute tout phare éteint, et ils ne savent pas où sont les freins ni même le volant...
parce qu'on n'a jamais pensé qu'il était important de leur montrer....
il n'y a pas d'interdit.... la drogue l'alcool le viol la torture la prostitution l'humilation le meutre....
avec finalement aucun plaisir à faire toutes ces choses et un ennui mortel...
puis qu'ils ont tout .... ils ne veulent rien....
Ils ne connaissent pas le plaisir extrême qui nait du désir....
le tout raconté régulièrement au psy ....


ce bouquin n'est pas un bouquin sur les méfaits de la drogue mais plutôt sur les méfaits de l'éducation ou plutôt de la non éducation qu'ils on reçu...

Biensûr, comme toujours chez Ellis, il y a plusieurs niveau de lecture....
Mais encore une fois, l' Amérique n'en sort pas grandit....

Bref....
j'ai adoré.....

Merci Britanya.....

Au suivant.....

tacha a écrit:

Je me suis demandé où aller....
je me suis dis que nous allions rapidement tourner en rond de partie en partie, de ligne de coke en ligne de coke....
J'ai d'abord pensé arrêté de lire....
mais il était trop tard....

Au suivant.....

J'ai commencé "Les lois de l'attraction", suite de ce premier roman marquant et cette fois, je me suis dit "j'arrête!....pour le moment..."parce que c'est trop , parce qu'on retombe dans cette sensation de vide, de dépravation...à la "Orange mécanique"...j'y reviendrai mais j'ai besoin de lire autre chose pour ne pas avoir la sensation de "disparaître"...

...merci pour tes impressions, Tacha...super,comme toujours

exactement ..... ORANGE MECANIQUE.......
un des films les plus dérangeants que j'ai jamais vu....
c'est ça....
cette impression
ce malaise mêlé de plaisir....

merci....
je crois que je vais me refaire Orange mécanique.....

je viens de finir les lois de l'attraction.....




j'ai encore une fois adoré....Je me suis encore une fois laissée manipulée par ce type.....
Tout simplement....
Mais que c'est bon....

Tout y est déroutant....

Le style... tout d'abord...

La ponctuation est totalement anarchique.... On commence au milieu d'une phrase pour finir au milieu d'une autre....Un peu comme si on débarquait en plein milieu d'une conversation dans une soirée et qu'on se tire sans attendre la fin....
Il n'y a pas forcément de majuscule.....

L'histoire est racontée à la première personne du singulier JE...
En fait c'est une succession de chapitre....qui constitue chacun une sçénette racontée par un protagoniste.... Tour à tout chacun nous raconte sa version des faits....Chaque chapitre commence donc par le prénom de celui qui va raconter ... qui va se livrer au vrai sens du terme.... car ce ne sont que des quasi monologues...avec des conversations rapportées....

ce ne sont pas les faits... c'est ce qu'ils ressentent.... ce qui'il y a au plus profond... sans faux semblants... sans mensonges ... sans fard...

c'est triste.... c'est moche.... c'est nul.. c'est laid...c'est ridicule... c'est pitoyable....
mais c'est fascinant....

On retrouve une génération X à la dérive... encore une fois...
Emmêlée dans la musique des années 80..... de Rush à Genesis en passant par les Smith....Tout y passe...

Le sexe et la drogue sont là encore les seules distractions de ces jeunes gens trop riches et trop gâtés.... Mais cela n'est q'un prétexte....un prétexte pour Ellis pour nous envoyer en pleine figure combien nous sommes moches à l'intérieur...
Combien cette société de fin de vingtième prend l'eau....


Bref...
Moins violent que MOINS QUE ZERO...
Encore plus ce sentiment d'immense gachis par contre..
On retrouve cette descente aux enfers... mais plus subtile...
Le thèmes sont plus nombreux...
la recherche des repères est réelle...alors qu'elle n'était pas présente dans l'autre....
moins sadique ou obscène que AMERICAN PSYCHO...
Mais incontestablement le mieux maitrisé sur le plan style d'écriture.... même si je n'y connais rien....

bref....
encore une fois ......
ce type m'a piégée .... fascinée... envoutée... forcée à lire jusqu'au bout...

j'adore ce mec.....
Au suivant.....
Glamorama?????????

Tu n'as pas lâché!

...je lis en ce moment "Trop bien élevé" de Jean Denis Bredin...c'est très différent comme tu peux imaginer...alors va falloir que je rentre à nouveau dans cet univers...

...le prochain? c'est ...

...Glamorama vient ensuite...


J'arrive!

bon ben je vais allez acheter Zombies alors....
a plus.....

à plus alors...


J'ai eu le temps de finir Bredin...bien élevé le petit et si désespéré

"Les trois meilleurs écrivains américains vivants sont Bret easton Ellis, Bret Easton Ellis et Bret easton Ellis. Tous les autres donnent sommeil(...)On lui reproche de ne parler que de sexe, de violence et de fric, mais c'est l'Amérique qu'il décrit- le pays qui mélange le mieux ces trois ingrédients. Dans "Zombies", il enfonce le clou. On retrouve ses héros superficiels qui hésitent entre se tuer, regarder MTV ou reprendre un Valium (...) C'est un livre incroyable. Ellis fait précisément à la littérature ce que Basquiat a fait à la peinture: la réveiller."

Frédéric Beigbeder.


ça, c'est pour la quatrième de couverture...

...incroyable? le mot est faible!...c'est décoiffant, traumatisant...ça me donne le vertige et ça, c'est terrible...va me falloir mon doudou ...c'est une société sans sentiments, une jeunesse même pas perdue puisqu'elle ne s'est jamais trouvée...sans rêve, sans motivation puisqu'elle a tout...en tout cas, je me suis perdue dans leur univers...c'est malin ...en racontant en 13 chapitres, 13 nouvelles de 13 narrateurs , BEE ne dit jamais de qui il s'agit avant la fin ou presque...histoire de nous planter encore plus...histoire de nous rendre zombie parmi les zombies...

...un passage fait de lettres envoyées à un ami d'université par Anne qui se retrouve à LA...elle voudrait qu'il lui réponde, il ne le fait pas et à travers ses lettres , on assiste à sa descente aux enfers...on aimerait que BEE la sorte de là...

...pathétique tout ça...cette Amérique des années 80...

Le sujet de mes livres, c'est une culture qui me dégoute, et un monde qui donne de la valeur à ce qui n'en a pas." B.E.E.

...et il a le don de bien mener son sujet, le bougre!

bon je termine Au Sud de Nulle Part de Bukowski et je m'y met.....

promis...
ça donne envie tout ça..
voulais faire une pause....
mais tu m'y ramènes... coquine...
c'est pas comme ça que je vais décrocher de BEE, moi!!!!!

Je te laisse le doudou pour ce soir .... tu le mérites....

T'as fait une pose avec Bukowski?

J'ai un folio de lui qui traîne dans ma PAL "Contes de la folie ordinaire"...il voisine " Sur la route" de Kérouac...je n'ose pas les déranger tous les deux...

Tu raconteras?

les contes de la folie ordinaire....
c'est par eux qu'il faut "entrer" en Bukowski.....

puis prendre la route avec Kerouac....

mais si tu aimes Bukowski, tu peux aussi prendre la route avec son maitre à penser littéraire John Fante et lire Demande à la Poussière... grandiose....en écoutant son maitre à penser musical Gustave Mahler.... le pied intégral.... strange mais intégral.....


j'ai commandé Zombies......hé hé..... :shaking

PS- je ne suis pas sûr qu'on puisse raconter les bouquins de Bukowski.....

Ah Gustav Malher!...tiens, je vais me le remettre!

ouais.......................

je viens enfin de recevoir Zombies....
A plus....

...et moi, Last days

...et dans Sagan....again

un, deux, trois, ce sera toaaaaa....



...à plus!

Voilà voilà......
Hier soir, c'était soirée sans écran.....(je dis sans écran parce que internet ou tv parfois c'est un peu pareil ...)
Hier soir donc soiré avec des vrai gens.....plutôt sympa du reste....

et puis comme toujours les vrais gens rentrent se coucher....
et on finit par aller au lit aussi...
(non on n'est pas le premier samedi du mois et ma web cam n'était pas branchée... rhooooooooo)
bref...

Les vrais gens partis, j'ai enfin pu finir ZOMBIES.......................

Mes premières impressions??????
c'est bon...
mais que c'est bon...

13 chapitres......
parce que difficile d'en faire 666... probablement.....

Même principe un peu que dans LES LOIS DE L'ATTRACTION.....
un narrateur différent à chaque fois
Pour des scénettes différentes...
Mais qui ont toutes plus ou moins un lien entre elles et avec les autres livres de BEE.....

Parce que ce monde là ...... est toujours ce monde là.....

Mon chapitre préféré?????

La rock star au Japon..... forcément.... le poulain de chez Sony .... qui fait une tournée au Japon ... le sexe la violence la défonce.... le pire c'est qu'on sait que la version de BEE est soft par rapport à de nombreuses tristes réalités.... Et puis j'avoue que cela m'a rappelé des interviews de Jeff sur ses tournées.... sur la drogue et sur son sentiment d'être un pantin désarticulé promené de salle en salle.... sur sa tournée au Japon.... Et puis le groupe en première partie de Bryan Metro, les English Prices.... viennent de la petite ville d'Anaheim.... ville où est né et à grandit Jeff Buckley.... Alors forcément j'ai aimé ce chapitre.....

Mais j'ai aimé tous les autres..... Pour ce dégout de cette société de LA ..... BEE en fait des vampires, des zombies.... Les Dead Kennedys et Jeff les appelaient Surfeurs Néo nazis...
Ce sont les mêmes....de LA ou d'ailleurs....la décadence de cette société du paraitre des années 80...

Je me sens tout d'un coup si proche de ce gosse dans la salle de bain.... car ce gosse, c'est nous... ce gosse c'est la vie qu'on bafoue...qu'on ne respecte plus....qu'on tue....

J'ai l'impression que celui-là est le plus gore de ceux que j'ai lu....après American Psycho....

Le rouge du sang et le blanc de la cocaïne.....
ce livre est rouge et blanc.....
Mais il faut le regarder à travers des lunettes de soleil car il brille... (des Wayfarers de préférence... )


euh....
j'ai dit que j'avais aimé??????

La suite ?
Glamorama?

Glamorama....
donc.......




537 pages écrit tout petit...
je me suis dit: "impossible"
si.... c'est possible.... avec bret Easton Ellis, il suffit de lire la première page pour lire jusqu'à la dernière....

Ce mec est un géni....
Un manipulateur de lecteur....
Un sadique...
un tortionnaire....

....

Que dire de ce bouquin?...
Des mouches...
Des confettis....
Le froid....
La buée...
La peur.....
Naomi Campbell aussi....

Le monde de la mode vu de l'intérieur....
Vu de la où ça ne brille pas ....

Un concept intéressant....
Et une vision fascinante du terrorisme....
Un livre d'après 11 septembre....
Un livre qui nous fait repenser le bien et le mal .... comme toujours avec Ellis....

Un livre sur la manipulation ....le problème c'est qu'on ne sait plus qui manipule qui....parce qu'on ne sait plus qui est qui.....

Un résumé????
Victor bientôt 30 ans beau comme un dieu est manequin .... Il organise l'ouverture d'une boite pour People à New York.... il a une copine, une maitresse qui est la femme de son boss, des conquêtes, des aventures, un prof de fitness, des caleçons calvin Klein , il ne boit pas d'eau,ne fume pas que des menthol et ne prend pas que des efferalgans....classique...

Tout foire le grand soir de l'ouverture...
Et Victor se retrouve en Europe à la recherche d'une ancienne amie de fac (Camden pour ceux qui suivent....) pour le compte d'un type mystérieux...
Il va découvrir la torture, le terrorisme, la manipulation politique à grande échelle.....
Il va enfin découvrir qu'il est mortel....
et que tout a un prix......
Il va enfin comprendre que la réalité n'est pas ce que l'on nous montre sur les écrans...
Que les paillettes sont le plus formidable outil politique de notre société moderne....
qu'une arme à feu peut être utile
Que les petits chiens sont gentils....

Le tout inondé de xanax pour calmer sa schizophrénie qui finit par être la notre au fur et à mesure du bouquin....

moi j'ai viré parano....

excellent......
un bouquin d'une grande morale sans être moralisateur...

......

Quelqu'un l'a lu????

La suite?????

Lunar Park????

Je ne l'ai pas encore lu...je vais tenter de le lire dès que j'ai fini les 7 bouquins pour lesquels je dois faire une critique...

Pour aborder B.E.E, il faut être dispo ...mais ça me tente, tu parles!!... il est déjà là à me narguer depuis la première vague lue, seulement, il me fallait juste un peu de repos

J'ai aimé la couverture avec cette patte de poule couverte de bijoux!

J'en parle dès que possible