Il n’y a parfois rien d’autre au-delà de ce bonheur…Fermez les yeux et écoutez…
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C’est vrai, le Mali est un pays à part, un pays qui regorge d’artistes, de poètes, d’écrivains…Après vous avoir parlé du bluesman malien Ali Farka Touré , j’avais envie de vous présenter la chanteuse malienne Rokia Traore, une très belle voix, un voyage de plus, en terre africaine…
Rokia Traore est âgée de trente-trois ans et s’annonce comme l’une des grandes voix de l’Afrique d’aujourd’hui. Elle nous vient du Mali, de Bamako, et ne doute de rien, tant son talent s’impose avec force et sérénité. Pleine de fraîcheur et de culot, mais aussi animée d’une autorité naturelle et d’une grande intégrité dans ses choix artistiques, elle a déjà su séduire nombre de musiciens parmi les plus influents du continent africain.
Lauréate du concours Découvertes RFI Afrique en 1997 et révélation du festival Musiques Métisses d’Angoulême, Rokia Traore invente une musique délicieusement originale et séduisante qui s’appuie résolument sur la tradition pour ouvrir une modernité tempérée qui ne sacrifie jamais aux modes fusionnantes de la World Music occidentale.
A la fois délicate et intense, gorgée de nostalgie ou d'une espérance vigoureuse, la voix de Rokia Traoré voyage dans l’univers onirique d'une artiste qui a créé son propre style dans un pays parmi les plus riches d'Afrique en matière musicale.
Née à Bamako, au Mali, cette jeune femme de 27 ans est issue d'une noble lignée de l’ethnie bamanan. A l'âge de 4 ans elle quitte son pays et séjourne entre l'Europe, l'Orient, le Maghreb, et l'Afrique Noire mais dans la maison familiale, on vit toujours " à l'africaine ". Ses parents l'éduquent selon les principes de la culture mandingue.
Rokia grandit à l'écoute des musiques de sa terre natale : les rythmes de transe de la haute boucle du Niger, les mélopées lancinantes des vedettes de l'Ensemble National, le jeu syncopé de Lamissa Bengali, célèbre balofa (joueur de balafon) du Kénédougou, les volutes douces-amères des chanteuses du Wassoulù. Encore gamine, elle s'en nourrit et apprendra par la suite leurs techniques vocales et instrumentales .
En 1993, de retour à Bamako, Rokia s'engage comme rappeuse dans une formation hip hop de lycéens, les "Let's Fight", histoire d'accomplir ses premières armes de chanteuse.
Après une série de concerts au Mali entre 1995 et 1997, elle réalise en 1998 Mouneïssa. Ce premier album suscite l’étonnement et révèle aux mélomanes une vocaliste à la graine magique, ouverte aux suggestions ancestrales autant qu'aux influences diverses d'une vie itinérante au gré des déplacements du père diplomate. On y retrouve les atmosphères paisibles, empreintes d'une quiétude presque surréelle, si typique de la chanson du Sahel. Avec le réverbère de la mémoire, une inspiration fraîche, spontanée, elle ajoute à son chant intemporel les sonorités tendres, néanmoins pleines d'énergie, qui font l'originalité de son répertoire.
La reconnaissance acquise la pousse à évoluer sur le plan vocal, à perfectionner les arrangements pour affronter les difficultés du deuxième album. "Dans mon monde, explique la chanteuse, des tonalités étrangères à ma langue m'interpellent, me suggèrent des mélodies inouïes... Il m'arrive de me mettre dans la peau d'un rocker qui chante en bamanan. Ensuite, il s'agit de choisir la modulation juste pour respecter l'intensité de la note tout en gardant sa fragilité, celle qui donne la couleur à mon chant. Je demande à ma voix de faire ce que j'en veux. La douceur qu'on ressent correspond à mon tempérament, car je déteste la violence..."
Si les cantatrices historiques, comme Hawa Dramé, Fanta Demba "la jeune" ou la première Ami Koita, demeurent ses références, Rokia envisage de nouvelles voies : aux envolées des djelimousso avec aigus saisissants, descentes vertigineuses et intonations arabisantes, elle préfère un phrasé plus intimiste, finement brodé de murmures à peine étouffés, éclairé par des effets qui donnent lumière et profondeur à sa voix.
Le pari de Rokia est là : jouer de la musique authentique et innovatrice, sans succomber aux modes. Elle s'entoure d'une équipe formée à l'école de la tradition. Ses musiciens utilisent surtout des instruments du terroir (balaba, ngoni, karignan, gaïta, djembé...), mais sa voix reste libre de s'éloigner des canons esthétiques établis : Wanita, son second album, en est l’expression parfaite.
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Marie-Jo