Sur le point d’être effacée : une œuvre de sept mètres de haut réalisée en avril dernier, juste au dessous d’une caméra de vidéosurveillance. Exécutée derrière une bâche de travaux publics, on y voit un jeune garçon écrivant au rouleau « ONE NATION UNDER CCTV » (une nation sous vidéosurveillance) sous le regard d’un policier et de son chien. Bam.
La semaine dernière, le conseil municipal ordonnait la suppression d’une des plus grandes œuvres de Banksy afin de faire passer un message à tous ceux qui seraient tenter de « gribouiller » un peu partout dans la ville (d’après les termes de Robert Davis, adjoint au maire de l’arrondissement de Westminster).
"Tolérer ça revient à dire que chaque jeune avec une bombe fait de l’art (…) Le graffiti est une détérioration de la propriété des autres. Ce n’est pas parce que Banksy est célèbre que ça lui donne le droit de faire ça".
Ironie du sort, la popularisation du street-art et son passage de la rue aux galeries doit beaucoup à Banksy, chouchou des acheteurs – et des médias – dont les œuvres protéiformes mais toujours engagées fleurissent un peu partout dans le monde et se vendent aujourd’hui à des prix exorbitants (le million d’euros a été dépassé cette année). Prendre la décision de saccager l’une d’entre elles pour décourager taggeurs et graffeurs s’impose comme un symbole et ramène la réflexion sur « l’art de rue » des (dizaines) d’années en arrière.