Qui a lu ce livre?
LE livre!?
Il n'a pas eu de Prix...tiens donc
....ah si! Le Goncourt des Lycéens...à croire que...
...étonnant ou heureusement! mystère et boule de gomme...
A force d'en lire et d'en refermer en me demandant pourquoi un tel pavé sur du vide
, je considère que celui-ci est le meilleur livre de cette rentrée...enfin , l'un des meilleurs...je reste calme...
...donc, voilà, la bête...
Quatrième de couvertureLe domaine de Montaigne, quelque part en Kabylie : 600 hectares de collines, de champs de blé, d’orangers, d’oliviers et de vignes. La terre de la famille de Saint-André depuis un siècle Au cœur de ce petit royaume, une maison de maître et ses dépendances entourées de palmiers, d’acacias, de pins et de figuiers. Six personnages : le père, la mère, les trois enfants (dont un a embrassé la cause du FLN) et la domestique kabyle. Tout au long du roman, leurs voix s’interpellent et se répondent, se prennent pour ce qu’elles ne sont pas, tempêtent, supplient, invectivent des fantômes, se souviennent. Le passé, c’est le quotidien du colon dans sa colonie, cette façon de régner en maître sur un pays qu’il a « fait » et des gens à qui il « apporte la civilisation ». Le présent de ces voix, c’est la difficulté et l’amertume de l’exil dans une France hostile, bien peu disposée à ouvrir les bras. Et c’est aussi la souffrance d’un déracinement insurmontable. Saga des de Saint-André –avant, pendant et après l’indépendance de l’Algérie-, composé de scènes fortes - guerre, sexe, sentiments exacerbés, haines viscérales-, ce roman, comme ceux de Faulkner, traduit le chaos de la grande histoire, se dit à travers les passions de ceux qui font la petite. Le souffle qui porte de bout en bout cette saga, la profonde originalité de sa structure polyphonique et de son rythme incantatoire donnent à l’œuvre un caractère unique : on croit entendre, en la lisant, le chant funèbre des déracinés de tous les temps.
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Au cas où vous n'auriez pas compris:
J'ai adoré !!!Roman à six voix dans lequel chaque personnage se raconte, raconte l'autre, interpèle l'autre, alternant passé, présent et futur.
Au centre de cette histoire: une famille de colons pendant la guerre d'Algérie. Ernest, le père, et Hortense la mère, deux personnages méprisants, imbus d'eux mêmes qui ont reçu en héritage, un énorme domaine et qui ne se remettent jamais en questions...leurs filles: Marie Claire qui ne supporte plus ce pays, Claudia qui préfère fuir pour sauver sa vie et celle de sa famille...enfin , Antoine, le fils, proche des algériens, qui deviendra le traitre...chaque membre de cette famille semble vivre sa propre histoire où la terre est le seul point commun.
Au centre de ces témoignages , celui de Fatima , petite main au service de cette famille depuis son plus jeune âge. Sans famille , elle donne tout à ces colons qui la maltraitent, élevant avec amour leurs enfants comme ses propres enfants. Elle est, à elle seule, tout ce que vivent les colonisés et exprime ,avec simplicité, toute l'ambiguité de sa situation au moment du conflit.
Roman fort, déstabilisant, violent où la haine est omniprésente, il évoque une histoire douloureuse, encore mal connue, toujours mal vécue à ce jour et qui mériterait d'être portée à l'écran sous cette forme car ce n'est pas seulement une guerre que dépeint Mathieu Belezi mais surtout une souffrance intime au sein d'une communauté qui se croit dans son droit.
Jamais, je n'ai aussi bien compris les évènements confus de cette guerre...et la portée de cette phrase, entendue si souvent: "Je vous ai compris!"
Ajoutée à cela, l'écriture atypique, petite musique lancinante qui ne s'arrête jamais...peu de ponctuations, peu de majuscules, un point d'interrogation final...
...car ,pour ces deux soeurs exilées, rien n'a vraiment changé, n'est ce pas?...elles restent persuadées que c'était leur terre!
A vous!