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 "La mauvaise vie" de Frédéric Mittérand

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AuteurMessage
Britanya
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Britanya


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MessageSujet: "La mauvaise vie" de Frédéric Mittérand   "La mauvaise vie" de Frédéric Mittérand Icon_minitimeMer 8 Fév 2006 - 18:53

Extrait du Nouvel Obs à sa sortie....

Il publie son autobiographie

Frédéric et les garçons

Dans «la Mauvaise Vie», Frédéric Mitterrand raconte sa vie amoureuse et sa quête des plaisirs homosexuels, de Pigalle à la Thaïlande. Une confession émouvante et pudique

De Frédéric Mitterrand, avantageusement connu dans d’autres domaines, on n’attendait pas un livre aussi bouleversant. Autobiographie mi-réelle, mi-rêvée, flottement de réminiscences où au passé se mêle le présent, «la Mauvaise Vie» a la grâce d’une œuvre mélancolique, dans un genre que l’autofiction avait provisoirement (on l’espère) détrôné. Ici, pas de confession tapageuse, pas d’éructations narcissiques, mais un livre à la fois cru et pudique, hardi et secret, tout en soupirs, en murmures, en larmes contenues, servi par une écriture serrée, contrôlée, souvent savoureuse, toujours juste et d’une complexité sans chichis. Un homme aux approches de la soixantaine raconte les moments forts de sa vie; et celui que sa carrière brillante dans les médias semblait avoir fixé dans le rôle léger et superficiel de chouchou du grand public révèle, d’un coup, qu’il appartient à cette race des grands saturniens où la littérature depuis la nuit des temps recrute ses plus fidèles serviteurs.
Passons sur les pages, amusantes et plus attendues, relatives au cinéma, comme la scène où l’enfant, engagé dans le tournage d’un film et malmené par le metteur en scène, se fait consoler par Bourvil et Michèle Morgan; passons sur le souvenir des gouvernantes qui ont choyé ou torturé les premières années du fils de famille; sur les portraits, si fins et émouvants, de telle actrice ou femme de lettres célèbres (ne les nommons pas, puisqu’il ne les nomme pas); notons l’interprétation curieuse, mais peut-être juste, de l’assassinat de Pasolini, et venons-en tout de suite au cœur du sujet: la découverte, par un jeune bourgeois né en 1947, de sa différence sexuelle, et les meurtrissures de celui qui resterait, en pleine explosion des mœurs, radicalement à part des autres.


C’était encore, dans les années 1960, le temps des parias. «Dès le début, j’ai instinctivement choisi le secret, la clandestinité a suivi avec la peur, l’exaltation avec la honte.» Lents progrès de la connaissance de soi. «C’est une attraction ténébreuse, incompréhensible, mais elle ne me lâche pas.» L’«état d’alerte permanente» habitue le garçon «à exister ailleurs». Il tombe amoureux de copains, d’inconnus entrevus sur une plage, et souffre en silence de laisser chaque fois une promesse de bonheur lui échapper.
Tourments banals de l’adolescence? Le mal est beaucoup plus profond. Devenu adulte dans une société plus tolérante, une sorte de fatalité l’attache à des hommes qui ne lui rendent pas son amour; il aime sans être aimé, et le livre retentit d’accents déchirants qui ne permettent pas de mettre en doute la sincérité de l’auteur. Mais ce n’est pas quelqu’un à se morfondre, comme l’Aschenbach de «Mort à Venise». A ceux pour qui la Providence est marâtre, il reste une solution: «Payer pour les garçons.» Au lieu de les contempler de loin, aller faire son marché à «la foire aux éphèbes». Il n’y a pas d’autre issue, malgré la «farce sinistre» que constitue une telle démarche. «Le truc le plus moche qui est enraciné au cœur de cette histoire c’est le mépris; celui du garçon pour le type qui le paye, et celui du type qui paye à l’égard du garçon.»
Amèrement conscient d’être entré dans le club des faussaires en séduction, des tricheurs de l’amour, il ne cache rien de ses habitudes, tournant en comédie légère ce qui le ronge en secret. L’évocation est très drôle du bordel de Pigalle, auquel l’arrivée des socialistes en 1981 a porté un coup fatal. «Le nouveau mélange de liberté des mœurs et de pruderie policière rendit tout ce trafic souterrain obsolète.» Très drôle, mais aussi très triste. De même que «la solution Maghreb», dépannage de fortune sur lequel il n’y a pas d’illusions à se faire: «On sert de femme de remplacement et de livret de caisse d’épargne; les beaux gosses arrivent comme au sport et pour financer l’électroménager de leur futur mariage avec la cousine choisie par leur mère.» De même que les scènes avec les boys de Thaïlande. «L’argent et le sexe, je suis au cœur de mon système.» Mais qui croirait à une fanfaronnade devra lire attentivement la très belle scène d’amour avec un prostitué de Patpong, un récit d’une surprenante délicatesse, malgré la précision des détails.
Ce qui est admirable dans ce livre, c’est le mélange de courage dans l’aveu et de retenue dans l’expression. Aucun déballage obscène. Tout est dans l’allusion, dans le non-dit, dans ce frémissement fiévreux et timide qui est la marque du véritable érotisme littéraire. Un autre très beau chapitre est celui («Howard Brookner») où l’auteur, attiré par un Américain qui malgré un sentiment réciproque s’obstine à le fuir, comprend trop tard son secret. Frédéric Mitterrand doit avoir en horreur tout ce que la permissivité sans limites de la France des années 2000 a entraîné comme arrogance et vulgarité. On ne l’enrôlera pas dans la troupe joviale des gays triomphants. Le politiquement correct des anciens hors-la-loi devenus candidats au mariage, ce n’est pas son affaire. Mais se sentiront proches de lui tous ceux sur qui pèse «une vie infirme, tout de refoulements et de frustrations».
Dominique Fernandez


Né en 1947, à Paris, Frédéric Mitterrand est le fils de Robert Mitterrand. Etudes à Janson-de-Sailly et à la fac de Nanterre. Sciences-Po. Gérant de salles de cinéma (Olympic), puis producteur de télévision («Etoiles et toiles»), il a réalisé «Lettres d’amour en Somalie» (1981) et «Madame Butterfly» (1995).



Voilà un livre qui se lit sans interruption...une belle écriture mais ça, ce n'est pas nouveau!...J'ai découvert Frédéric Mitterrand en suivant sa série TV sur la famille Romanov et en lisant son bouquin "Les aigles foudroyés"...
...cette fois, c'est une toute autre histoire, racontée avec pudeur, c'est vrai...disons une certaine pudeur...à travers ce livre, j'ai découvert un Frédéric Mitterrand qui, malgré une enfance de privilégié, ne s'aime pas...physiquement, il ne se trouve pas beau et tout son "moi beau" réside dans son savoir, dans son paraître à travers ses émissions...car c'est un homme malheureux qui transparaît dans ces pages...malheureux de garder ce secret, de devoir payer pour être aimé, de se mépriser à ce point...
...quant à ses aller-retour en Thaïlande et à Tanger, il fallait oser l'écrire...


A+ papillon vert
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"La mauvaise vie" de Frédéric Mittérand
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