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 Blanche et Marie

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3 participants
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Britanya
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Britanya


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MessageSujet: Blanche et Marie   Blanche et Marie Icon_minitimeVen 10 Fév 2006 - 14:19

Je viens de terminer ce livre de Peter Olov Enquist...mieux que moi, la journaliste Catherine David en parle...je vous laisse lire ( c'est assez long mais bon, c'est le vikend Wink et on ne sait pas comment le temps va tourner Rolling Eyes )

La physique de l'amour

Blanche Wittman, cobaye préféré de Charcot pour ses recherches sur l’hystérie, devint ensuite l’assistante et l’amie de Marie Curie, double prix Nobel de physique et de chimie. Le Suédois Per Olov Enquist raconte le destin de ces deux femmes.

Commençons par Blanche. Mais si, vous la connaissez, son image est célébrissime. Blanche Wittman, l'hystérique de la Salpêtrière. Peu de générations nous séparent de cette femme en pâmoison, débraillée, éperdue, renversée en arrière dans les bras d'un étudiant, devant un parterre d'hommes cravatés, chapeautés, fascinés par le spectacle et inconscients de leur voyeurisme. Le Tout-Paris de la médecine. Parmi eux, un certain Freud, un certain Strindberg. Le professeur Charcot, célèbre pour avoir identifié la sclérose en plaques, se pense le disciple du libérateur historique des fous, Philippe Pinel. Il croit libérer les femmes de leurs douleurs mystérieuses. Il n'en est pas moins un montreur de femelles, un dompteur de cirque.
Sur le corps de Blanche, Charcot fait dessiner au stylo des points « hystérogènes » déclencheurs de symptômes. La femme-machine se fait un devoir de répondre à la sollicitation de la science et produit, selon le jour et l'heure, des symptômes correspondant au « stade profond de Gurney » ou à d'autres états décrits par les Diafoirus de la neurologie. Une pression sous le sein gauche, et voilà qu'elle entre en transe. Une femme en état somnambulique est-elle capable de commettre un crime ?se demandent gravement les docteurs. En d'autres termes, jusqu'où va le pouvoir de l'hypnose ? Peut-on posséder une femme « corps et âme » ? Que veut une femme ?se demandera Freud toute sa vie après avoir vu ça.


Que veut donc Blanche, quand elle offre son corps aux désirs de la science barbue et cravatée ? Est-elle « un papillon échappé du ciel ou un ange déchu » ? Charcot a-t-il réussi à « posséder » une telle femme ? « Elle s'est prêtée au jeu par amour pour Charcot,pour lui épargner le ridicule », répond le romancier suédois Per Olov Enquist. Et par goût du théâtre, sans doute, comme la danseuse Jane Avril, qui a croisé Blanche à la Salpêtrière avant de repartir vers les bars fréquentés par Toulouse-Lautrec. « Sur certaines photographies, Blanche Wittman est habillée de robes sombres, très haute couture, poursuit le romancier. Elle est belle... Charcot lui a confié, sur le tard, que sa conception de l'hystérie lui semblait décadente. Et puis elle l'a tué. » La réponse est donc positive, dit le romancier, la femme hystérique pouvait commettre un crime ! « Entre Blanche et Charcot, il n'est question que d'amour et de pouvoir. »
Et entre Blanche et Marie Curie, de quoi s'agissait-il ? D'un amour mystique et mortel, né dans la pénombre de l'atelier, traversée par la faible lueur bleue du radium ? Du pouvoir létal de la matière ? Blanche Wittman est-elle devenue, après avoir été la vedette de l'asile, l'assistante de Marie Curie ? A-t-elle transporté des kilos de pechblende à mains nues, ces résidus radioactifs importés de Bohême et mêlés d'aiguilles de pin ? A-t-elle été amputée de deux jambes et d'une main ? C'est cette descente aux enfers qu'imagine avec une horreur passionnée Per Olov Enquist. Voilà notre Blanche autrefois si belle et désirable « raccourcie » par suite des radiations, et bientôt mourante. Elle écrit de la seule main qui lui reste d'étranges cahiers jaunes, rouges et noirs que le romancier-enquêteur a retrouvés on ne sait où. Dans sa caisse à roulettes, Blanche est la seule confidente de Marie Curie, dont les intuitions fulgurantes dominent encore la physique contemporaine. Et dont les amours avec Paul Langevin font scandale au moment où le prix Nobel lui est attribué pour la deuxième fois. Sachant que le poids atomique du radium, établi par Marie Curie, est de 226, quel est donc le poids atomique de l'amour ? Telle est la question qui tourmente Enquist et que, dans sa brouette, Blanche ne cesse de ressasser avec une extravagante bonne santé. « On ne peut expliquer l'amour, mais qui serions-nous si nous n'essayions pas ? »
L'amour est préconisé par le Christ, mais il est aussi coupable, on ne sait pourquoi, et ces contradictions nous déchirent. L'amour est terriblement coupable, surtout dans les petites communautés religieuses du Vasterbötten, au nord de la Suède, où Per Olov Enquist a passé son enfance dans l'atmosphère étouffante du piétisme le plus rigide. « Mon père est mort quand j'avais 6 mois et ma mère était très croyante... Non, il n'y a pas eu de rupture avec la religion, j'ai lentement disparu à l'horizon, voilà tout. La Suède a basculé très vite dans la modernité. En un siècle nous sommes passés du fondamentalisme à la démocratie participative, c'est vertigineux pour un vieux paysan comme moi [rires]. »
A 73 ans, romancier et historien, Per Olov Enquist a une oeuvre considérable à son actif. Son best-seller, « le Médecin personnel du roi », traduit dans le monde entier, s'est vendu à 530 000 exemplaires en Allemagne et deviendra un opéra en 2009 à Copenhague. Il avoue avoir mis plus de trente ans à écrire ce roman-poème sur Blanche Wittman et Marie Curie. « Je devais attendre de trouver le point de vue à partir duquel le récit pouvait prendre corps. » Attendre qu'une alchimie au long cours libère en lui le courage de plonger avec amour dans les trous noirs des archives, dans les caves de la Salpêtrière, enfin dans la France hargneuse des antidreyfusards qui détestent Marie Curie, née Sklodowska.
Le point de vue, il l'a enfin trouvé, c'est celui de Blanche, la femme-tronc dans sa caisse à roulettes. C'est la force spirituelle de Blanche qui donne au romancier le moyen de soulever ce récit, comme une aile de papillon soulèverait un bloc d'uranium. C'est l'amour de Blanche pour Marie qui bouleverse ce Suédois aux longues jambes et nous donne le moyen de connaître le destin amputé de Marie Curie. L'amour ou la gloire, il faut choisir, paraît-il.
Venons-en donc à Marie, qui ne fut jamais élue à l'Académie des Sciences alors qu'elle était la première femme prix Nobel, et qui reste aujourd'hui le seul lauréat du Nobel à avoir été couronné deux fois. Marie Curie, ce prodige d'intelligence que la France a remerciée du bout des lèvres pour la gloire scientifique apportée par ses découvertes. Il a fallu le transfert de ses cendres au Panthéon, en 1995, avec celles de son époux, Pierre Curie, pour que la France s'avise du cadeau inestimable octroyé par ce génie en jupons au prestige scientifique de la nation. En 1903, le prix Nobel de physique lui est décerné, conjointement avec Pierre Curie et Henri Becquerel, pour ses recherches sur le phénomène des radiations. Une seconde fois, le 7 novembre 1911, elle obtient seule le Nobel de chimie pour sa découverte du radium et du polonium. « C'était la première fois que quelqu'un recevait un deuxième prix Nobel, écrit Enquist. Pas un mot sur cette distinction dans la presse française. La honte ! »
Pas un mot, vraiment ? On a peine à y croire, et pourtant les journalistes s'intéressent beaucoup à Marie Curie en ce mois de novembre 1911, mais pas pour la féliciter de son Nobel. Rien n'est publié sur ses activités scientifiques, mais sa liaison avec le physicien Paul Langevin, qui a une femme et quatre enfants, fait la une des gazettes. Une lettre écrite par Marie à Paul a été subtilisée, puis publiée in extenso dans « l'oeuvre ». Une lettre assez moche, autoritaire, de femme amoureuse avec des excès, des vilenies, des conseils pour obtenir le divorce. « Une lettre qui n'aurait jamais dû être écrite. Mais surtout qui n'aurait jamais dû être publiée », commente Enquist avec consternation.
L'affaire Dreyfus est à peine terminée, les braises de la xénophobie sont encore chaudes qu'on la « soupçonne » d'être juive. Son deuxième prénom n'est-il pas Salomea ? Comment a-t-elle osé, cette dépravée, une étrangère, une naturalisée ! Pliant sous l'orage, Langevin retourne au bercail, et la maison de Marie Curie, à Sceaux, est entourée d'une foule déchaînée qui la traite de putain et d'étrangère voleuse d'hommes mariés. Née en Pologne, comme Chopin, Marie Sklodowska est venue en France pour étudier avec de grands scientifiques comme Marcel Brillouin, Paul Painlevé, Gabriel Lippmann ou Paul Appell, puis elle a épousé Pierre Curie, elle l'a entraîné dans ses recherches et ils ont eu le prix Nobel, et puis...
Le scandale est à la mesure des prouesses théoriques de Marie, énorme, tonitruant. Et dans toute l'Europe. Même à Stockholm, ces messieurs sont bien embêtés. La science passe après l'ordre bourgeois : une lettre de Svante Arrhenius, de l'Académie royale des Sciences, parvient à Marie Curie. Il lui demande de « rester en France » en attendant que la lumière soit faite sur ce regrettable épisode. « Si l'Académie avait pensé la lettre en question authentique, elle ne vous aurait - selon toute vraisemblance - pas décerné le prix. » Marie Curie ne s'est pas laissé intimider. Le 10 décembre 1911, à Stockholm, elle recevait son deuxième prix Nobel sous un tonnerre d'applaudissements. Comme l'écrit Per Olov Enquist, « il n'y a aucune raison de disculper le XXe siècle, mais ses débuts étaient pleins d'espoir ».


Né en 1934 à Hjoggböle, au nord de la Suède, champion de saut en hauteur puis universitaire, enfin dramaturge, vivant à Stockholm, Per Olov Enquist est l’auteur, chez Actes Sud, de « l’Extradition des Baltes » (1968), et du « Médecin personnel du roi » (1999).

Catherine David



Mon avis:
J'ai eu un peu de mal à le démarrer...le cahier jaune, pas trés clair ou...je n'étais pas trés claire moi même, c'est possible aussi scratch ...après quelques pages, on entre dans le sujet...et quel sujet! un livre qui invite à en savoir plus sur toutes ces expérimentations et sur Marie Curie..


Un lien pour les courageuses... batman

http://www.lpelab.org/psycho_et_histoire/Nicolas(3).htm





Juste un passage...sur la Salpétrière...

" au XVIIIème siècle l'hospice le plus grand d'Europe, avec huit mille internés. Ceci dans une ville dont la population ne dépassait pas le demi-million! si bien que souvent trois ou quatre personnes étaient obligées de dormir dans le même lit. La Maison de correction, la section des jeunes femmes dépravées, encore des enfants, était une partie particulièrement importante. On enfermait à la Correction des jeunes filles reconnues comme perverties ou dégénérées. Elles étaient internées à la demande de leurs familles, une demande adressée au roi ou à l'administration de l'hospice général. Les parents, ou dans de nombreux cas les voisins Mad , envoyaient une demande spécifiant que ces jeunes filles dépravées étaient une gêne pour la famille, ou pour les voisins ou, plus généralement, pour l'entourage, par exemple le quartier où elles vivaient..."




Un livre en appelle d'autres...deux bios de Marie Curie

"Marie Curie" de Susan Quinn qui se lit comme un roman
"Une femme honorable" de Françoise Giroud



à plus! papillon vert [/i]
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Mimi
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MessageSujet: Re: Blanche et Marie   Blanche et Marie Icon_minitimeVen 10 Fév 2006 - 14:26

wouah ! bouleversant ce résumé... ce livre me donne vraiment envie de le lire...

Au niveau de l'écriture Britanya, se laisse t-il lire au chevet d'un lit, ou faut-il se concentrer pour ne pas rater les "finesses" de l'écriture ?
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marie
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MessageSujet: Re: Blanche et Marie   Blanche et Marie Icon_minitimeVen 10 Fév 2006 - 14:34

Je me tate un peu...lol...mais si on peut le lire en livre de chevet, je vais me laisser tenter... Wink

Charmant la Salpétrière au XVIIIème... affraid

Marie-Claude
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Britanya
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MessageSujet: Re: Blanche et Marie   Blanche et Marie Icon_minitimeVen 10 Fév 2006 - 15:12

Allez les filles! c'est Marie qui vous impressionne? monkey le livre contient 260 pages, c'est écrit gros ( même pas besoin de loupe monkey ) et ça se lit très vite....regardez moi! j'ai la super pêche et en plus, je couve la grippe...alors en livre de chevet? no problem girls! rambo viking hockey confused

...sinon la bio de Marie Curie fait plus de 400 pages et c'est écrit moins gros...au choix Razz ...encore qu'après le premier, on veut lire le deuxième... scratch
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Britanya
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MessageSujet: Re: Blanche et Marie   Blanche et Marie Icon_minitimeVen 10 Fév 2006 - 19:57

Je vous mets le tableau qui représente Blanche Wittman lors d'une séance...la photo n'est pas terrible, ils ont mis le tableau sur deux pages Rolling Eyes

Blanche et Marie Blanche
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MessageSujet: Re: Blanche et Marie   Blanche et Marie Icon_minitime

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