"Le voyage d'hiver" joué par Ilka Schônbein (danse

Ilka Schônbein danse "Le voyage d'hiver "

Profondément touchée par la musique du Voyage d’Hiver de Franz Schubert et le livret de Wilhelm Müller, Ilka Schönbein joue les vers du poète romantique en compagnie d’un chanteur lyrique et d’une conteuse, accompagnés par un accordéoniste. Puissante, tragique et teintée d’humour, la pièce, mise en scène par Ute Hallaschka, aborde des thèmes prégnants dans la vie d’une femme « l’enfance, l’amour, la naissance, la vieillesse, la peur de la mort ».
Pour l’actrice, marionnettiste et danseuse allemande, « la douleur et la souffrance amoureuse qui mènent à la folie, la misère existentielle et le sentiment de perdition qu’elle engendre, s’expriment par le corps. »


Une oeuvre magnifique et bouleversante qui exprime avec force l’extase et le désespoir des transports amoureux en tissant d’intimes correspondances entre texte et musique.

J"adore tout ce qui est danse , mais plus moderne que classique, bien que je ne néglige pas le classique.
Elle passe à Troyes....
Je vous livre plusieurs commentaires...

ILKA SCHONBEIN


Seule actrice et danseuse en scène, Ilka Schönbein donne vie à une foule d'allégories et de personnages fabuleux, héros rêvés ou apparitions cauchemardesques. Les images sombres et féeriques des tableaux qu'elle présente s'inspirent de ""Wintereise - Voyage d'hiver" composé par F.Schubert en 1827 sur les thèmes de W.Müller. Oeuvre maîtresse du génie autrichien, le cycle mélodique oppose un être solitaire, par amour exalté ou meurtri, aux désolations d'une nature implacable.
Dans son "Voyage d'hiver" Ilka Schönbein veut montrer comment la souffrance amoureuse, la misère existentielle et le sentiment de perdition qu'elle engendre s'expriment par le corps. Accompagnée de deux musiciens qui joue Schubert avec le respect qui lui est dû, Ilka Schönbein (tantôt mime, actrice, marionnettiste, danseuse) illustre les vers du compositeur par des images fortes et puissantes mais aussi crée un contraste par rapport à ce qu'il chante.


Le Voyage d’Hiver" - Ilka Schonbein
D’aprés Franz Schubert et Wilhelm Müller

Ilka Schönbein est une très grande artiste allemande, à la fois marionnettiste, actrice, mime, danseuse et metteur en scène. Très grande mais aussi très particulière : nul ne résiste à son charme de sorcière. Les spectateurs qui ont assisté à ses deux spectacles précédents « Métamorphoses » et « Le Roi Grenouille » se souviennent encore de la fascination qu’exerce sa présence. Ilka danse la dureté du monde et rit de désespoir. Avec elle la condition humaine devient largement plus acceptable.

La musique du « Voyage d’hiver » de Franz Schubert et le livret de Wilhelm Müller ont littéralement bouleversé Ilka Schönbein car cette œuvre d’une très grande beauté correspond à son univers. Franz Schubert y décrit le trouble amoureux dont l’intensité peut mener de la souffrance à la folie. Ilka porte au théâtre ce long chant lyrique, très populaire en Allemagne, en montrant comment cette douleur et le sentiment de perdition qu’elle engendre s’expriment par le corps.

Ilka Schönbein parle ainsi du Voyage d’hiver : « Une femme au printemps de sa vie porte l’hiver en son âme. Son amour a été trahi, le froid l’envahit. La neige recouvre sa vie en train d’éclore. Le ruisseau figé par le gel, les oiseaux recroquevillés sur eux-mêmes, les branches noires des arbres sans feuilles, la lumière blafarde de la lune, toute la nature indique à ce jeune être le chemin dont personne n’est encore revenu. Sur scène mon corps et celui de mes “figures” sont le miroir cassé de cette âme malade. On dit que la douleur paralyse, la souffrance sépare l’âme et le corps ... Nous tous l’avons vécu, nous vivons tout cela. Je demande à mes personnages de le rendre visible. »

Le Voyage d’hiver est une œuvre universelle. Si Schubert fait chanter les poèmes de Wilhelm Müller par un homme, Ilka transpose son rôle au féminin et le joue accompagnée par un chanteur haute-contre de haut niveau, Christian Ilg, par Marie-Laure Crochant qui dit avec brio la traduction française du texte, par Simone Decloedt et Traudi Duus dans le rôle des corbeaux. La partition originale pour piano est interprétée par l’accordéoniste Rudi Meier qui lui donne des sonorités étonnamment modernes.
Distribution
Ute Hallaschka et Ilka Schonbein (mise en scène)
Avec :
Ilka Schonbein, Christian Hilg (chant)
Marie-Laure Crochant (texte en français), Simone Decloedt et Traudi Duus (les corbeaux)
Rudi Meier (musique)
Thomas Wittstock (lumières – régie)
Ilka Schonbein (masques, costumes et décors)



Schubert, Müller et le Winterreise
Décédé à l'âge de 31 ans, le compositeur viennois, Franz Schubert (1797-1828), a laissé derrière lui une grande variété d'oeuvres pour orchestre et ensemble de musique de chambre. Outre cette importante production de musique instrumentale, il doit sa renommée à la composition de plus de six cents lieders (mélodies), dont trois cycles immortels : Die schöne Müllerin (La belle meunière), Schwanengesang (Chant du cygne) et Winterreise (Voyage d'hiver).

Le poète Wilhelm Müller est né à Dessau (Prusse) quelques années avant Schubert, soit en 1794, et c'est d'une année qu'il l'a précédé dans la mort, soit en 1827. Müller est considéré comme un des écrivains ayant le plus marqué le romantisme allemand. Schubert fut un des premiers musiciens à reconnaître le talent de Müller qui lui a inspiré, en 1823, un premier cycle de mélodies, Die schöne Müllerin puis, quatre années plus tard, Winterreise. Le compositeur a été séduit par les thèmes développés par l'écrivain et la très grande musicalité de son oeuvre poétique.

En 1815, Wilhelm Müller rédigea ceci : « Quand j'écris la poésie, je pense tant au chant qu'à son interprétation. S'il m'est permis d'écrire des mélodies, il me réjouirait davantage d'en entendre leur chant. Je garde espoir de trouver un jour un esprit semblable au mien, une âme en harmonie avec la mienne, qui entendra la musique de mes mots et saura me la faire entendre. » L'âme fût trouvée presqu'une décennie plus tard et elle appartenait à Franz Schubert. Lorsque le compositeur acheva, en 1827, l'oeuvre inspirée des poèmes réunis par le Winterreise, il écrivit ceci à un de ses amis : « Je vous chanterai un cycle de mélodies des plus inspirées. Elles m'habitent plus que toutes autres auparavant et je les préfèrent d'entre toutes. »

Aux douzes premiers lieders composés en février 1827, Schubert découvrit, six mois plus tard, une seconde série de poèmes qu'il mit en musique en vue de compléter un cycle de vingt-quatre mélodies, Winterreise, en octobre 1827. Métaphore de l'existence humaine, le voyage d'hiver est plus qu'un cliché de l'époque romantique. Du voyageur esseulé au prise avec les éléments climatiques de l'hiver, miroir de son état d'âme et de sa recherche intérieure, les talents réunis de Müller et de Schubert ont transformé l'image du voyageur en une figure unique et universelle. En guise de décor à cette journée de voyage, une terre prisonnière de l'hiver est décrite : inhospitalière, désolante, morne et glaciale. Partout, la nature est morte, recouverte de son linceul de neige. L'itinéraire du voyageur se bâtit comme un long monologue qui se termine par la rencontre du musicien-poète. Ce joueur de vielle lui rappelle, au dernier poème du cycle, que quoique qu'il fasse, le voyageur est condamné à poursuivre son chemin.

Chaque mélodie du Winterreise est un arrêt sur le désepoir et une trace de poursuite hors du cercle éternel de la vie. Ce climat trouve sa représentation dans la ligne vocale, le chant, qui se partage entre son austérité et sa beauté dans une constante impression de profondeur. De plus, le rythme de la marche trouve son écho dans l'accompagnement qui, chez Schubert, est une solide construction totalement complice de la voix.

Pour écouter les extraits du "Voyage d'hiver"
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/B0001CH6XQ/402-9299358-6475313
Mais dans ce cas, je préfère "voir" qu"écouter".

C'est spécial, c'est particulier, c'est un spectacle qui mêle la danse, les accents de l'accordéon, la voix de Christian Lig, et la narration de Paule Héria.
La poésie des vers de Mûller danse aussi sur la musique de Schubert. Ilka a su nous émouvoir, et la "désarticulation" de son corps, presque sa désagrégation, a su nous montré le déchirement de son âme.

Je trouve les tableaux térrifiants mais c'est le but recherché...en tout cas , vous en êtes revenue ...vous aviez une traduction simultanée ou ça se comprend par la danse?

Je suis allée rechercher l'article sur le journal car je ne connais pas les noms de tous les acteurs. La narratrice fait partie du spectacle, on a pas l'impression d'une traductrice. Elle est tellement impliquée artistiquement dans les scènes, par le son de sa voix, les intonnations, qu'elle fait partie des tableaux.
C'est réellement bien orchestré, bien mis en scène.

Le Voyage d’hiver est une œuvre universelle. Si Schubert fait chanter les poèmes de Wilhelm Müller par un homme, Ilka transpose son rôle au féminin et le joue accompagnée par un chanteur haute-contre de haut niveau, Christian Ilg, par Marie-Laure Crochant qui dit avec brio la traduction française du texte, par Simone Decloedt et Traudi Duus dans le rôle des corbeaux. La partition originale pour piano est interprétée par l’accordéoniste Rudi Meier qui lui donne des sonorités étonnamment modernes.
La musique du « Voyage d’hiver » de Franz Schubert et le livret de Wilhelm Müller ont littéralement bouleversé Ilka Schönbein car cette œuvre d’une très grande beauté correspond à son univers. Franz Schubert y décrit le trouble amoureux dont l’intensité peut mener de la souffrance à la folie. Ilka porte au théâtre ce long chant lyrique, très populaire en Allemagne, en montrant comment cette douleur et le sentiment de perdition qu’elle engendre s’expriment par le corps.

Ilka Schönbein parle ainsi du Voyage d’hiver : « Une femme au printemps de sa vie porte l’hiver en son âme. Son amour a été trahi, le froid l’envahit. La neige recouvre sa vie en train d’éclore. Le ruisseau figé par le gel, les oiseaux recroquevillés sur eux-mêmes, les branches noires des arbres sans feuilles, la lumière blafarde de la lune, toute la nature indique à ce jeune être le chemin dont personne n’est encore revenu. Sur scène mon corps et celui de mes “figures” sont le miroir cassé de cette âme malade. On dit que la douleur paralyse, la souffrance sépare l’âme et le corps ... Nous tous l’avons vécu, nous vivons tout cela. Je demande à mes personnages de le rendre visible.

ok, j'ai vu...Marie-Laure Crochant est la traductrice...en fait j'écoutais le lien que vous m'avez donné et d'entendre en allemand, j'ai toujours un peu de mal...donc réaction spontanée