Je vais d’abord vous parler de Claude Villers, journaliste durant 40 ans à France Inter. Un souvenir radiophonique que je n’oublierai jamais, pourtant j’étais jeune à l’époque, mais j’avais déjà les voyages dans la tête et j’écoutais avec passion son émission qui portait un nom magique pour moi : « Marche ou Rêve ». Je me revois, l’oreille collée sur le poste pour ne pas en perdre une miette….
Le dimanche 27 juin 2004 fut sa dernière, d’une émission qui s’appelait : « Je vous écris du plus lointain de mes rêves ».
Il présentait joliment son émission :
« Depuis que je suis gosse, j’ai eu envie de partir, de voyager, d’aller loin, très loin, de voir « le bout du monde »
Alors je suis parti, j’ai voyagé, je suis allé loin, très loin, j’ai vu des coins extrêmes. Seulement voilà, je n’ai jamais vu le bout du monde !
Alors je suis parti ! Je repars et je repartirai ! Mais verrais-je « le bout du monde ? »
D’ailleurs, existe-t-il ? Moi, si je voyage, c’est surtout pour raconter certains et pour raconter aux autres et qui sait leur donner aussi envie de partir ailleurs. Mais au fait, c’est où ailleurs ? C’est où « le bout du monde ? ». A Tombouctou, aux Maldives, à Orléans, dans des îles perdues au milieu d’océans déchaînés, sous les palmiers des oasis, aux profonds des déserts, sur les pistes enneigées du Tyrol, dans les grandes plaines du Middle West, les steppes de Sibérie, les jungles les plus inextricables, les blés de la Beauce ou quelque côté de la Rose des vents ? Le monde est si vaste qu’on n’en finit pas de le parcourir, de le raconter ou de le rêver. Il suffit parfois simplement de lire, d’écouter ou même de fermer les yeux.
Donc, une fois de plus, je vais repartir pour mieux revenir, comme disent les gitans ; pour mieux raconter. Mais cette fois, je veux traîner, errer, regarder avec d’autres yeux, découvrir d’autres lieux, plutôt que de me précipiter là où l’on se rue.
Enfin, c’est promis, chaque dimanche : « Je vous écris du plus lointain de mes rêves ».
AU NORD DU MONDE:
« …Un étroit plateau désertique au sommet d’une falaise face aux démoniaques et imprévisibles tempêtes de l’Océan glacial Arctique. Le point le plus extrême au nord de l’Europe. Plus loin, il n’y a que la banquise du pôle Nord ! Au nord du monde raconte comment tous les jours, depuis plus d’un siècle, les navires de l’Hurtigruten, l’express côtier, créé au XIXème siècle, relient, depuis Bergen, la Norvège à son nord du Nord, visitant les villes et les villages de pêcheurs oubliés, contournant ce redoutable cap Nord jusqu’à Kirkenes, à la frontière russe, sur la mer de Barents. Nous sommes très loin des croisières organisées sur des paquebots blancs immaculés et aseptisés. Ici, pas d’activités dirigées à bord, de casinos ou de palaces flottants, de tenue de soirée. On vient comme on est. Un voyage nature, face à son existence parfois cabossée. Une sorte de monastère maritime, où chacun cabote entre les écueils de sa vie ou de celles et de ceux qui vous entourent… ».Claude Villers.
Je dois rajouter que ce voyage a eu lieu en novembre dont les conditions climatiques étaient difficiles. Le voyage prend le rythme du temps, des rencontres, des escales…des escales ô combien magnifiques !
Je peux le dire puisque je connais très bien la Norvège : Bergen, les îles Lofoten, même Kirkenes, le bout du monde norvégien, à la frontière russe, qu’un simple ruisseau sépare jusqu’à la mer de Barents ( Océan glacial Arctique), mais là, c’était une petite incursion en Norvège que nous faisions puisque nous visitions cette année-là la Finlande!
Petit aparté : Pour ceux qui connaissent le Canada ou les Etats-Unis, ces pays immenses où vous roulez parfois sur 200, 3OO km, voire plus… sans rencontrer un être humain…au bord de l’Océan glacial…10 personnes : 2 norvégiennes qui se baignaient, ( moi, j’ai mis simplement mes pieds, pas téméraire avec les 10° extérieurs ), un couple d’italiens, et 3 français ( des profs)en camping-car qui venaient de Perpignan et nous !
Des milliers de kilomètres traversés en voiture à partir de chez moi. Nous avons eu, mon mari, mon fils et moi l’immense bonheur de découvrir pendant trois étés des paysages somptueux : fjords, montagnes glaciers, lacs etc…et tout cela sous le soleil de minuit à partir du cercle polaire arctique…Nous n’avons pas pris l’express côtier mais nous l’avons vu en escale sur les îles Lofoten…mais je peux imaginer l’ambiance moi qui adore prendre les ferries. En Norvège j’étais gâtée à la vue de la géographie du pays.
Je vous invite fortement à visiter ces pays, où la nature à encore tous ces droits !
Avant de clore , je vous invite donc, une dernière fois à monter sur l’ Hurtigruten :
« A mesure que nous avançons, le voile se dérobe et les couleurs s’avivent. Du jaune, du vert, du mauve, du violet, parfois du rouge…du bleu…comme s’échappant de la cime d’un glacier et le transformant en volcan prodigieux, crachant des nuées multicolores ! Magie des aurores boréales, l’un des charmes du voyage à bord de l’Hurtigruten en hiver.
Et puis, le nombre peu élevé de passagers facilite les contacts entre passagers ou avec les membres de l’équipage dans une ambiance très détendue…même quand souffle la tempête. La vie à bord est calme, tranquille : on passe son temps à regarder la côte qu’on longe en permanence, à observer les manœuvres lors des escales dans les grands et tout petits ports ; on lit ou on discute, on rêve… ». Claude Villers.
Si vous voulez découvrir des paysages fabuleux, pas d’hésitation, l’Express côtier vous attend dans la très belle ville de Bergen. Le quartier de Bryggen , sur le port, est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Ses maisons de bois colorées sont les vestiges du comptoir de la puissante ligue Hanséatique.
http://www.hurtigruten.fr
Bon voyage !
Marie-Jo