" Chagrin d'école" Daniel Pennac

Livre témoignage où Daniel Pennac s'exprime avec sensibilité et humour!
Sa rencontre avec 4 Enseignants explique qu'il ait réussi à ne plus être " Un cancre". Il suffit de respecter l'enfant , de ne pas l'humilier, ne pas le " braquer" .
Einstein fut considéré comme un cancre jusqu'à 18 ans...On a ses livrets scolaires.
On ne doit jamais dire à un enfant qu'il est " Nul".On doit s'efforcer de le révéler à lui même...En fait, on peut parvenir à l'apprivoiser... ça prend du temps, c'est vrai!
Le contact d'autrui est déterminant.
Le style de Daniel Pennac permet de faire passer "le message"...Il est amusant très souvent ... Ses "sauvetages" d'élèves ressemblent à son propre sauvetage : un Prof de Français, en 3ème, le voyant rétif à son enseignement, lui suggéra un jour d'écrire tous les jours, tout ce qui lui venait à l'esprit." D'écrire un Roman" en quelque sorte...Ce fut déterminant.Je vous laisse découvrir "qui" furent les 3 autres enseignants.

La Métaphore des "hirondelles" est bien jolie et très poétique! ... Il faut y arriver mais ça vaut le coup!Le livre s'achève sur une note optimiste.

C'est une réflexion vraiment intéressante sur la "cancritude" sous tous ses aspects et sur l'école en général. A mon avis, Pennac a su rester très objectif et ne s'est pas contenté de raconter ses souvenirs et sa propre souffrance. Il ne se présente pas non plus en héros, même s'il est fier, à juste titre, d'avoir repêché des élèves en grande difficulté. Un livre vraiment touchant et drôle que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. Je ne sais plus si c'est avant ou après l'histoire des hirondelles qu'il écrit le mot tabou, le mot qui résume si bien sa démarche et celles de ses semblables face à un éléve (bon ou mauvais!) : l'amour. Une conclusion inattendue, même si on comprend dès le début que c'est bien ça le moteur de l'histoire ...
En refermant le livre, je pensais à un de mes enfants qui n'a pas eu la chance de croiser dans le secondaire un prof comme Pennac et qui pourtant aurait bien eu besoin, lui aussi, d'une main tendue quand il a "décroché" (en 1ère ...). Il est resté sur le bord du chemin, comme tant d'autres. Le hasard fait mal les choses ... parfois.

pas encore lu, j'attends les éditions de poche, je ne suis pas certain d'avoir une très grande envie de le lire, peut être à cause de l'impression de faire des heures sup (pas payée comme dab). Je me sens assez proche de ses idées même si je ne suis pas un vrai ancien cancre, plutôt "un dilettante sympathique" comme l'avait écrit un prof sur un bulletin (même que je croyais que c'était élogieux).
Hélas, l'éducation nationale fonctionne de plus en plus comme une essoreuse à salade même si le discours essaie de faire croire le contraire, les chiffres sont formels, la part des gens d'origines sociales modestes ne cesse de baisser depuis une quinzaine d'année...

Oui, il évoque ça aussi et beaucoup de points essentiels. Une bonne synthèse du problème. Un grand coup de gueule aussi contre tous ceux qui transforment nos enfants en "enfants-clients", pas censés avoir d'autre activité que de consommer. Il faut que je relise le passage où une abrutie proposait d'inclure la publicité dans les programmes scolaires (mais pas pour apprendre aux enfants à s'en protéger ! )

tu veux que je t'envoie des pages d'un manuel de CP où l'on apprend à des enfants à lire des affiches et à trouver l'image l'accroche le slogan et le logo..... et en prime c'est sujet à évaluation

passer 3 séances de 45 minutes pour cela et les priver d'une bonne histoire d'ogre sanguinaire qui donne des frissons et des envie d'en lire d'autres.....

Si encore, on leur apprenait à déjouer les pièges de la publicité ! Mais ça, je ne pense pas que ce soit au programme ...

"Chagrin d'école", extrait :

"Un goût amer m'est venu en quittant mes jeunes banlieusards lyonnais. Ces gosses étaient abandonnés dans un désert urbain. Leur lycée lui-même était invisible, perdu dans le labyrinthe des entrepôts. Leur cité n'était pas beaucoup plus gaie ...Pas un café en vue, pas un cinéma, rien qui vive, rien sur quoi poser les yeux si ce n'est ces publicités gigantesques vantant des objets hors de leur portée... Comment leur reprocher cette frime perpétuelle, cette image de soi composée pour le public miroir du groupe ? Il est assez facile de moquer leur besoin d'être vus, eux qui sont si peu à voir ! Que leur offre-t-on d'autre que cette tentation d'exister en tant qu'images, eux qui hériteront du chômage et que les hasards de l'histoire ont, pour la plupart, interdits de passé et privés de géographie ? Sur quoi peuvent-ils se reposer d'autre - au sens où l'on prend du repos, où l'on s'oublie un peu, où l'on se reconstitue - que sur le jeu des apparences ? Car c'est cela, l'identité selon Grand-Mère marketing : vêtir les jeunes d'apparence, satisfaire ce permanent désir de photogénie ... Dieu de Dieu, quelle rivale, pour les professeurs, cette marchande d'images toutes faites !"

(Grand-Mère marketing est celle dont je parlais à propos de la publicité ...)

Et les hirondelles?

C'est un passage très caractéristique que tu as choisi et qui exprime tant.. Mais " Les hirondelles" sont vraiment très poétiques..la métaphore est réussie...Comme le titre du livre.. " Un chagrin d'amour" pour ceux qui n'ont pas vécu des instants de " Rencontres"...

Mais ce sont tes hirondelles ! Et puis, il faut laisser planer le mystère ....
Ces jeunes Lyonnais, j'en croise tous les jours dans ma banlieue et j'ai été très touchée par cette description, sobre et juste. Malheureusement, je crois que maintenant on voit les mêmes "paysages" à la périphérie de toutes les villes et puis il n'y a pas que ça, bien sûr...
Mais, il faudrait citer aussi un passage drôle car, comme tu le disais, ce livre est optimiste (et plein d'humour!)

Il me rappelle un "collègue" plein d'humour! il a la même manière de s'exprimer...et ce " Collègue" est très à l'écoute des enfants... C'est d'ailleurs une de ses principales qualités...Lui aussi réussit des sauvetages...
J'ai bien envie de raconter l'épisode où une de ses élèves cite Jules Supervielle et où il la reconnaît des années après...grâce aux beaux vers de ce poète un peu oublié qu'il lui avait fait apprendre!

Ce soir sur France 3... Daniel Pennac: " Il n'y a pas de recette pour créer l'appétit, l'appétit vient de vous" .Il s'adressait aux enseignants de Montpellier tout à l'heure...

J'ai voulu commencer ce livre qui, même sans prix, m'aurait intéressée...pour raisons personnelles, n'est ce pas Chris! ....on n'en sort jamais indemne de ces histoires là...avec ces enfants qui AIMENT la vie, qui aiment tout court et qui ont leur vie pourrie par ces exigences de "devenir" qu'ils ne comprennent pas...ils veulent rire, s'amuser...d'ailleurs, ils ont souvent plein d'amis!

Au tout début, la phrase de la mère qui vient de voir un reportage sur son fils ex-cancre devenu "quelqu'un" et qui demande à son autre fils:
-Tu crois qu'il s'en sortira un jour?


...on ne s'en remet jamais même si on en rit quand ça va mieux!

cette phrase m'a invitée à poursuivre la lecture alors que Simone Veil m'attendait à l'autre bout de la maison...je la retrouverai ce soir , elle ne m'en voudra pas

Il y a une phrase que j'aime vers le début...

"...pour que la connaissance ait une chance de s'incarner dans le présent d'un cours, il faut cesser d'y brandir le passé comme une honte et l'avenir comme un châtiment."

...c'est tout à fait ça...arrêter de brandir le mot "nul" à tout vent, donner de l'espoir plutôt que d'enfoncer la tête sous l'eau...qui d'entre vous n'a pas entendu parler de sa classe comme "la pire classe jamais rencontrée"? "vous n'aurez pas votre bac grâce une matière!"...et bien si...ça peut arriver...j'y reviendrai parce que je ne l'ai pas encore fini

Tu peux poser ton livre. Monsieur Pennac nous fait la lecture :
http://www.telerama.fr/livre/20939-daniel_pennac_lit_un_extrait_de_cancre_ecole.php

ça c'est pratique

Mon impression est que dans chaque chapitre -pour ne pas dire à chaque page- on trouve des citations très intelligentes qui prouvent qu'il a tout compris ayant "expérimenté"...

On se sent en symbiose avec lui en tant qu'enseignant et qu'être humain qui aime les enfants...
Ce n'est pas perdre son temps que de le lire ou de l'écouter!

c'est certain que plutôt qu'une conférence pédagogique soporifique, j'aurai préféré. De là à le lire sur mes loisirs je sais pas, je doute un peu. Je me demande si les commissaires de police passent leurs loisirs à lire des Maigret{8



PS les êtres humains qui aiment les enfants, quand c'est des hommes ça s'appelle des pédophiles....
moi, je n'aime pas les enfants, j'aime les gens, enfin certains, je fréquente assez et depuis assez longtemps les enfants pour ne pas les parer de vertus qu'ils n'ont pas, les respecter me suffit dans la mesure où ils ne m'importunent pas.

Sa démarche me plaît... C'est celle que j'ai adoptée voici 38 ans... L'approche des jeunes, être à leur écoute...les comprendre et le leur montrer..C'est très enrichissant sur le plan affectif aussi...
Je ne pense pas avoir été "pédophile" mais "proche"... Certains n'ont même pas l' opportunité (...) de parler avec leurs parents... L'assistante sociale? ils ne la connaissent pas... Oui! je lis ce livre sur mon temps de loisir ...
C'est un bon livre.. Mon Souci... La Retraite, ne plus les rencontrer:shaking:

mon souci : continuer à les rencontrer jusqu'à la retraite qui s'éloigne s'éloigne s'éloigne....

et quand une femme est très proche de ses élèves elle est maternelle, un homme est suspect...

Bref ,je suis maternelle... Il est évident que je fais un transfert sur mes élèves, mes poussins ayant quitté le nid? Mais j'ai toujours été "comme ça"

On vient de me l 'offir,je , je vous dis .

Tu vas sûrement te régaler... Tiens nous au courant... Depuis, j'ai lu ses autres bouquins... C'est " Chagrin d'école" le meilleur ... Il s'implique et c'est vraiment sincère!

roh, le meilleur!
moi j'ai bien aimé les débuts de la famille Malaussène (au bonheur des oges et la fée Carabine) et son meilleur pour moi est un livre pour ado "Kamo et l'agence Babel"
mais la tendance du livre actuel est majoritairement destiné aux femmes donc romans sentimentaux et confessions au programme.... (c'était ma minute hommage à Eric Zeimour)

Dieu merci, elles ne lisent pas que ça ! Si les confessions les attirent tant, c'est peut-être parce qu'elles ont besoin de retrouver dans les histoires des autres la sincérité et l'authenticité qu'elles ne trouvent pas dans leur entourage ... Sans compter leur besoin de comprendre, d'analyser, de démonter pièce par pièce cette étrange mécanique qui s'appelle le cerveau humain. Et puis parce qu'on retrouve toujours dans les histoires des autres un peu de soi-même. Mais ça c'est valable aussi pour les hommes. Ils lisent à peu près les mêmes bouquins, avec la même curiosité. Même s'ils ne veulent pas l'avouer, par mauvaise foi, comme toujours ...

(Chagrin d'école, ce n'est pas une confession, c'est une grosse rigolade ! On rit d'un bout à l'autre. )

pas encore lu, pour les confessions, on ne doit pas fréquenter les mêmes mecs, en tout cas moi, je n'ai aucun intérêt pour les histoires ordinaires des gens ordinaires, j'ai l'impression de lire le courrier des lecteurs de télé 7 jours; j'ai plus envie de relire de la science fiction et des bons polars que le dernier Anna gavalda, ce qui est vraiment le top de la lecture pour dames.

pour chagrin d'école, j'attendrai la poche, ça rentre pas dans mes étagères et surtout, je suis pas certain d'avoir envie de me replonger dans mes souvenirs calamiteux de la primaire ni dans le boulot, ça fait comme les choristes, toujours pas vu, quand je vois plus de 3 mômes je fuis m'arrive même de décliner des invits chez des amis pour ne pas avoir à supporter leurs mômes... je suis un mercenaire.

un exemple d'analyse des préférences en matière de lectures imposées dans le cadre scolaire en fonction du sexe et de l'origine sociale



et d'autres dans le livre en France sorti l'an dernier, je ne vois pas où est le problème de dire qu'un type de livre ou de film est plus destiné à un public qu'à un autre; j'ai adoré lire des histoires de chevaliers et de trappeurs, je me suis toujours ennuyé aux histoires de macérations amoureuses à la stendhal ou pire à la proust. Il est un fait que l'équipe a un lectorat plus masculin que femme actuelle, et que les cinémas pornos étaient plus fréquentés par un public masculin que féminin; ce n'est pas un jugement de valeur, juste que les romans ou les films sentimentaux c'est fait our moi comme des escarpins à talon aiguille.

Effectivement, ça me pose un problème, cette façon d'orienter les lectures des gens en fonction de leurs goûts supposés. Tout ce qui ressemble à un étiquettage de la personne humaine m'horripile et la tendance actuelle, tous domaines confondus, est de ranger les gens dans des catégories, toujours plus étroites, pour les exploiter et leur faire cracher le plus de fric possible. On arrivera un jour à niveler au maximum nos goûts, nos opinions, nos réactions. Et une petite minorité se demandera "mais comment en est-on arrivé là ?" L'étiquettage, le classement, il faut le réserver aux livres et aux objets. Et encore ... Un bon bibliothécaire doit savoir proposer des livres "en vrac" et faire en sorte que les lecteurs se retrouvent parfois le nez dans un bouquin qu'ils n'auraient jamais eu l'idée d'aller chercher !
Quant aux tableaux et listes de l'Education Nationale en matière de lecture, je ne les connais que trop bien ...